Le rêve a pris fin. Ce vendredi, les administrateurs de Bloodhound, le projet britannique de record de vitesse terrestre, ont annoncé qu’aucun repreneur n’avait donné suite, et que l’entreprise allait donc être démantelée.

Elle avait été mise en faillite deux mois auparavant, le but étant alors de trouver un investisseur pour injecter les 30 millions d’euros dont l’équipe avait besoin pour emmener son bolide à réacteurs jusqu’en Afrique du Sud et y faire son run, avec en ligne de mire la barre des 1 000 mph (1 609 km/h). Hélas, même si plusieurs acheteurs potentiels se sont manifestés, la procédure n’a pas abouti.

« Malgré l’incroyable engouement du public, et des échanges avec de nombreux investisseurs potentiels crédibles, il n’a pas été possible de trouver un acquéreur pour l’entreprise et ses actifs », ont déploré les administrateurs dans un communiqué.

« Nous allons maintenant travailler avec les actionnaires pour rendre à qui de droit tout le matériel de prêt, puis mettre en vente les actifs restants au profit des créanciers. »

Une triste fin pour un projet ambitieux, qui ne consistait pas seulement à catapulter une voiture aussi vite que possible dans un désert. Ça, ce serait pure vanité. Non, l’équipe de Bloodhound avait avant tout pour objectif d’inspirer les ingénieurs et les scientifiques de demain. Et ils y sont parvenus : au cours des dix dernières années, leur programme éducatif a accueilli plus de deux millions d’enfants, dont plus de 120 000 par an au Royaume-Uni.

C’est donc terminé pour le projet Bloodhound. Le record de vitesse terrestre est-il devenu anachronique face aux Lumières de la voiture électrique ? Est-ce la fin définitive de ces missiles sol-sol habités ? La voiture terrestre la plus rapide de l’histoire restera-t-elle pour l’éternité Thrust SSC, qui avait atteint 1 227,985 km/h en 1997 et franchi le mur du son ? Et si vraiment c’est le cas, le regretterez-vous ? Y a-t-il trop de questions dans cette conclusion ?