Avant toute chose, débarrassons-nous des chiffres. Un W12 6 l biturbo de 659 ch et 900 Nm. Des roues de 22 pouces, de part et d’autre de voies élargies de 2 cm par rapport à une Continental GT(C). Deux sièges. Douze exemplaires prévus. Et enfin un tarif hors taxes d’1,5 million de livres, soit environ 2,1 millions d’euros T.T.C. Malgré cette mise faramineuse, chacune des douze Bacalar a déjà trouvé preneur.
Qu’est-ce que la Bacalar ? Une énième garage queen pour hyper-riches dont le bon goût est inversement proportionnel à la profondeur des poches ? Rien à voir, selon Bentley. Cette voiture est la première pierre (le premier parpaing ?) de la renaissance de sa division Mulliner, vouée à répondre aux exigences hors norme de ses clients et à capter leurs désirs les plus ésotériques. Une voiture-témoin qui sera la première d’une longue série de modèles exclusifs, espère la marque.
Il faut dire qu’à 1,7 million d’euros hors taxes, la Bacalar va déjà générer plus de 20 millions de chiffre d’affaires, le tout avec une voiture dont les dessous sont à peu de chose près ceux d’une banale Continental GTC à seulement 240 000 €… Pour justifier le zéro supplémentaire sur le tarif, la Bacalar table sur son sens du détail.
D’abord son nom. Ce n’est pas une Conti GTC Mulliner, c’est la Bentley Mulliner Bacalar, baptisée d’après un lac mexicain (dont on retrouve le bleu caractéristique sur les cadrans de la voiture, paraît-il). On nous dit dans l’oreillette que l’engin n’a pas dû beaucoup se vendre en Italie, où bacala signifie morue (alors que le faciès évoque davantage un poisson-chat, de toute évidence).
Ensuite la peinture. Celle-ci s’appelle Yellow Flame, et elle est pigmentée à partir de cendre de balle de riz (l’enveloppe des grains) plutôt que de paillettes métalliques. Non seulement c’est joli, mais c’est bon pour la planète, et ça, les acheteurs d’une voiture de 2,5 tonnes animée par un W12 de 659 ch y accordent forcément une importance primordiale. Toujours est-il que le fini est splendide, avec d’étonnants reflets pourpres selon les angles.
Les ailes avant et arrière sont en fibre de carbone, autorisant des formes un peu plus libres que le métal. Les points d’attache sont les mêmes que sur la GTC, mais les boucliers – si l’on peut encore appeler comme ça les petit bouts de carrosserie perdus entre toutes ces grilles – et les optiques sont intégralement sur mesure. Ces dernières font écho au concept EXP 100 GT de 2019.
Une barchetta (dixit Bentley) sans aucune espèce de toit peut-elle avoir un intérieur ? Hmm. Disons le cockpit. À première vue, on pourrait se croire à bord d’une Continental GTC. Oui, mais la console centrale a été surélevée pour des raisons de cocooning ; un double bossage remplace les places arrière, abritant un compartiment à bagages supplémentaire derrière les sièges ; les somptueux inserts sont en bois flotté vieux de 5 000 ans (autre détail emprunté à l’EXP 100 GT) ; les sièges molletonnés sont garnis de cuir Beluga – nommé ainsi pour son grain évoquant le caviar, pas parce que c’est de la peau de cétacé ou d’esturgeon, mais si vous y tenez c’est sûrement envisageable – et de tweed, moyennant très précisément 148 199 points de couture (si, si, ils ont compté). Même la texture des commodos est spécifique à ces 12 voitures. Bref si vous avez des millions à dépenser et que vous attendez en vain une Chiron cabriolet, Mulliner vous attend à bras ouverts.
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