Nissan Z Proto : le fruit défendu

Des lignes néo-rétro bien balancées, un V6 biturbo généreux, une boîte manuelle... mais la future Nissan Z ne viendra pas jusqu'en Europe. Prêts à vous faire du mal ?

La rédaction
Publié le : 16 septembre 2020

Il y a encore un an, on ne donnait pas cher de la peau de la Nissan Z. On avait tort : un demi-siècle après les débuts de la lignée, la sportive nippone bouge encore. Et plutôt vigoureusement si l’on en croit cette belle jaune qui annonce – enfin – la remplaçante de l’increvable 370Z, bientôt vendue moins cher que son malus écologique si ça continue.

Vous avez pour l’instant sous les yeux la Z Proto, qu’on avait aperçue dans le noir il y a quelques semaines. « La Z, en tant que pure voiture de sport, représente l’esprit de Nissan, explique le patron de la marque Makoto Uchida. C’est un modèle clé de notre plan de transformation, et la preuve de notre capacité à faire ce que d’autres n’osent pas. »

Déjà, la Z Proto possède une boîte manuelle (YES) et… un moteur. On ne sait pas encore grand-chose de ce dernier sinon qu’il s’agira d’un V6 biturbo plus puissant que le 3.7 atmosphérique actuel (331 ch en configuration standard, 344 sur la Nismo). Les regards se tournent vers le bloc 3.0 que l’on avait eu le temps de découvrir chez Infiniti avant que la filiale premium de Nissan ne renonce définitivement au marché européen (405 ch et 475 Nm sur les Q50 et Q60).

Néanmoins, il n’y a pas que la puissance dans la vie. Selon Hiroshi Tamura, monsieur Sportives chez Nissan, « c’est une voiture qui crée une connexion avec le conducteur sur le plan physique mais aussi émotionnel, et qui répond parfaitement à ses impulsions. »

En bonne héritière, la Z Proto n’oublie pas de rendre hommage à ses ancêtres. Le designer en chef Alfonso Albaisa a indiqué qu’après « d’innombrables études et croquis« , lui et son équipe avait décidé de faire voyager l’auto dans le temps, piochant des références dans les Z du passé tout en préfigurant le futur de la dynastie.

Les LED en parenthèses des phares se veulent par exemple un clin d’oeil à la 240ZG, une version à museau profilé de la première Z, réservée au Japon. « La ZG a des phares carénés qui, à la lumière, produisent chacun deux reflets circulaires, explique Alfonso Albaisa. Ça nous a plu et nous avons trouvé que ça s’accordait tout naturellement avec l’identité de la Z. »

Comme sur les 350 et 370Z, le profil fait clairement écho à celui de la 240Z, avec ici un coup de gouge le long des ailes avant et des portières pour souligner la pente du toit. La poupe fait un bond de trente ans dans le futur pour évoquer celle de la Z32 (notre 300ZX, deuxième du nom) avec ses LED fondues dans un large bandeau noir. La livrée jaune du Proto vient aussi de cette dernière.

Les designers de l’intérieur ont manifestement été moins inspirés. Tous les attributs de la modernité sont là (instrumentation numérique, grand écran tactile) mais sans les trois cadrans caractéristiques qui coiffent la console centrale, cette planche pourrait être celle d’une Leaf ou d’un Qashqai.

« Avec la Z, nous proposons aux conducteurs le frisson d’une vraie voiture de sport, poursuit Uchida. Depuis plus de 50 ans, nous avons bâti ensemble la légende de la Z. La nouvelle est en route. »

En route vers où, là est la question. Car le Vieux continent n’est clairement pas au centre des préoccupations de la future Z. « La Nissan Z Proto est un hommage à l’héritage des voitures de sport Nissan, une histoire de passion et d’innovation, revue pour s’inscrire dans la modernité, a expliqué Nissan à TopGear.com. Cependant, le déclin du marché européen de la voiture de sport et les règlementations spécifiques sur les émissions n’ont pas permis à Nissan d’élaborer un modèle économique viable pour l’introduction de la prochaine génération de Z en Europe. En Europe, les priorités de Nissan demeurent le renouvellement de sa gamme de SUV et l’accélération de sa stratégie d’électrification. » Merci, au revoir.

Bref, rebouchez cette bouteille de champagne, la nouvelle Z ne sera pas pour nous. C’était bien la peine de nous émoustiller comme ça…

 

 

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