Nio, vous vous souvenez ? Cette marque chinoise ne vend peut-être pas (encore) de voitures en Europe, mais elle avait fait parler d’elle voici quelques années avec l’EP9, une hypercar qui a détenu un temps le record du tour sur le Nürburgring pour un véhicule électrique. Vous la connaissez peut-être aussi pour son équipe de Formule E, qui défend jalousement sa dernière place au championnat depuis deux ans.
Sur son marché domestique, Nio s’est déjà illustré avec des SUV électriques étonnamment compétents. Le constructeur présente aujourd’hui sa première berline, une rivale toute désignée pour la Tesla Model S. Elle s’appelle ET7 et met en avant une autonomie phénoménale : la version haut de gamme dispose d’une batterie colossale de 150 kWh qui lui permet selon Nio de rouler 1 000 km en cycle NEDC sans recharger.
Même s’il convient de revoir ce chiffre à la baisse pour tenir compte des exigences bien plus réalistes du cycle WLTP européen, cela laisse de quoi voir venir. Il s’agit à notre connaissance de la plus grosse batterie du marché, les Tesla s’arrêtant à 100 kWh. L’ET7 sera aussi disponible en versions 70 et 100 kWh, annonçant alors une autonomie respective de 500 et 700 km (toujours en cycle NEDC).
La Nio mise aussi sur ses assistances à la conduite de pointe. Vous voyez le petit dôme au sommet du pare-brise ? Il abrite quelques-uns des 33 « capteurs hautes performances » disséminés sur la voiture, qui génèrent ensemble 8 Go de données par seconde. Selon Nio, la « technologie de conduite entièrement autonome » de l’ET7 procure « une expérience […] sûre et sans effort d’un point à un autre, en ville, sur voie rapide, en stationnement ou au moment de changer de batterie. »
Car si Tesla a ses superchargeurs, Nio dispose dans l’est de la Chine de son propre réseau de stations « Power Swap » où les propriétaires de voitures de la marque peuvent troquer leur batterie vide pour une autre chargée à bloc. C’est l’affaire de quelques minutes et c’est à peu près aussi simple que de mettre sa voiture au lavage.
Plus imposante qu’une Model S (5,10 m de long, 1,98 m de large), l’ET7 n’est pas tout à fait aussi performante que la californienne dans ses versions les plus affûtées. Tout est relatif : les 650 ch et 850 Nm cumulés de ses deux moteurs, un sur chaque essieu, lui permettent tout de même de s’affranchir du 0 à 100 km/h en 3,9 s. Elle ne devrait rien avoir à envier à sa concurrente en confort avec sa suspension pneumatique pilotée de série qui scanne la route par avance pour anticiper le relief. L’intérieur est aussi minimaliste que possible autour d’une tablette AMOLED 12,8 pouces tournant sur le dernier processeur Qualcomm Snapdragon et compatible 5G. Sans oublier la hi-fi 1 000 W à 23 haut-parleurs, également de série.
Le prix ? Le ticket d’accès s’établit à 448 00 yuans en Chine, soit environ 57 000 € chez nous. L’ET7 sera aussi disponible dans le cadre d’une formule avec location de batterie. Les premières livraisons sont prévues pour début 2022 là-bas. Quant à un éventuel match face Tesla et aux européens sur leur terrain, Nio ne s’est pas officiellement prononcé pour l’instant, mais on sent bien qu’ils piaffent. En tout cas, nous, oui.