Dans SPECTRE, Bond passe au sur mesure. Sans parler des diverses bidouilles de Q, 007 a en effet droit cette fois à une DB10 dessinée spécialement pour lui. Ou plutôt pour son collègue 009, à l’origine, mais Bond la lui pique, s’invite avec elle à la réunion des plus grands méchants du monde, l’embarque dans une poursuite haletante dans les rues de Rome, utilise son lance-flammes à bon escient puis la gare au fond du Tibre après s’être éjecté in extremis. C’est ce qu’on appelle un essai exhaustif.
Dix DB10 ont été créées pour SPECTRE, trois voitures principales et sept doublures dédiées aux cascades, avec à chaque fois des réglages spécifiques à leur scène. Celle que vous avez sous les yeux est un exemplaire à la sonorité dantesque et au train arrière particulièrement vif, doté d’un arceau-cage et d’un frein à main hydraulique qui jaillit de la console centrale. En dessous, c’est une Vantage (celle de 2006-2018), mais elle a autant de punch que la Vantage GT4 de course que j’avais taquinée sur le Paul Ricard. Sans le grip. Elle n’a de toute évidence pas eu la vie facile, mais elle semble aussi – littéralement ? – à l’épreuve des balles. Marek Reichmann, directeur du style chez Aston, nous en dit plus.
« Nous avions aligné toutes les DB11 en rang d’oignons pour les montrer [à l’équipe de production] car le modèle n’avait pas encore été dévoilé. J’étais en train d’expliquer comment elle s’inscrivait dans la lignée de la DBS de Casino Royale. Sam [Mendes, le réalisateur] a dit qu’elle était magnifique et Barbara [Broccoli, productrice] que ‘ces gars [faisaient] toujours des voitures formidables.’ Mais je pouvais voir dans le regard de Sam qu’il n’était pas 100 % convaincu, et qu’il aurait voulu quelque chose de différent. »
« C’est alors qu’en partant, il a aperçu une esquisse sur le mur, une voiture que je lui ai décrite comme plus prédatrice, plus agressive, hédoniste. Ses yeux se sont illuminés. ‘Ça sonne exactement comme le Bond que je voudrais créer.’ J’ai répondu : ‘Ouaip, mais elle n’existe pas, et vous voulez les voitures pour septembre alors qu’on est déjà en avril… ‘ Il a dit : ‘Et pourquoi pas ?’ Et on l’a fait. On est passé d’un dessin à 10 voitures roulantes en six mois. Sam voulait des lignes aussi pures que possible, d’où les nuages de petits trous sur le capot pour le refroidissement. […] Il savait ce qu’il voulait, et c’était génial de bosser avec lui. »
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