Bugatti dit adieu au W16 avec la Mistral

Quoi de mieux pour profiter une dernière fois des vocalises du 8 l quadriturbo au naturel qu'un speedster de 1 600 ch produit à 99 exemplaires ?

La rédaction
Publié le : 22 août 2022

Vous avez devant vous la Mistral, la voiture avec laquelle Bugatti tourne officiellement la page du moteur 100 % thermique. On parle de 16 cylindres, quatre turbos et 1 600 ch, donc il fallait quelque chose de vraiment spécial. Un speedster, ça vous ira ?

« C’est la dernière de la lignée, explique Achim Ansteidt, directeur du style. Je voulais que ce roadster transpire l’élégance et devienne une valeur sûr dans la collection de nos clients. Les gens seront pleinement conscients que c’est la dernière de son espèce, que c’est quelque chose de très significatif. Le développement de ce projet m’a fait penser aux dernières voitures que Jean Bugatti a conçues avant la Deuxième Guerre mondiale. C’était entre autres un designer extrêmement doué, et en tant qu’équipe nous avons ressenti une énorme pression pour arriver à quelque chose qui célèbre dignement ce tournant. »

C’est la Type 57 Grand Raid de 1934, un modèle unique, qui a tenu lieu de muse à la Mistral, nous dit Bugatti. D’où la livrée noir-brun aux accents jaunes de ce premier exemplaire dévoilé ce week-end à The Quail en Californie, dans le cadre de la Monterey Car Week. Le dessin en V du pare-brise et celui des montants arrière font aussi écho à la Grand Raid.

La Mistral devient aussi la première Bugatti découvrable de la génération actuelle. Ni la Chiron, ni la Divo, la Centodieci, La Voiture Noire ou la Bolide ne proposaient en en effet de rouler cheveux au vent, alors que la Veyron avait donné naissance aux Grand Sport et Grand Sport Vitesse. Le cabriolet est pourtant une institution chez Bugatti. « À vrai dire, plus de 40 % des Bugatti dans l’histoire ont été des découvrables, rappelle Mate Rimac, PDG de Bugatti Rimac. À l’ère de la Chiron, il n’y avait encore eu aucun roadster à ce jour. L’arrivée de la Mistral perpétue cet héritage, répondant à une demande considérable de nos clients pour une toute nouvelle façon d’apprécier les performances colossales de ce notre moteur légendaire. »

La Mistral pousse toutefois la démarche plus loin que la Veyron Grand Sport.  Déjà, ce n’est pas une « simple » Chiron décapsulée. Le style se veut un pot-pourri de tous les modèles spéciaux précédents. « Nous avons commencé avec la Divo, explique Anscheidt. Cette voiture arbore la ligne Bugatti d’une façon différente, avec d’autres proportions. Sa face avant est verticale et non horizontale. Ensuite il y a La Voiture Noire, qui s’est encore éloignée tout en introduisant le pare-brise en visière. Il m’a semblé que cet élément se prêterait très bien au roadster. »

La traditionnelle ligne en C sur le flanc est ici réinterprétée de la même façon que sur La Voiture Noire, tandis que les prises d’air dorsales au sommet des montants sont un clin d’œil à la Veyron Grand Sport. Ces dernières font d’ailleurs partie intégrante de la structure qui protège les occupants en cas de tonneau, mais on ne va pas parler de malheur. Bugatti souligne aussi à quel point cette nouvelle configuration améliore la bande-son du W16. Difficile de rêver meilleur écrin pour un moteur qui engloutit 70 000 litres d’air à la minute lorsqu’on l’utilise comme il le mérite…

À l’avant, les optiques à quatre barrettes de LED ont aussi une fonction aérodynamique puisqu’elles contribuent à extraire l’air des passages de roue. La calandre en fer à cheval extralarge est dédiée au refroidissement du moteur, les deux prises d’air qui l’entourent à celui des échangeurs.

La poupe reprend quant à elle les spectaculaires LED en X introduites sur la Bolide. Là aussi, la fonction n’est jamais loin de la forme puisqu’elles aident à canaliser l’air pour le refroidissement des radiateurs d’huile.

À bord, la Bugatti Mistral reprend le mobilier assemblé au micron du reste de la gamme, avec un côté plus artisanal. Les contre-portes sont ici recouvertes de cuir tissé tandis que le pommeau de boîte, usiné dans un bloc d’alu, accueille un insert de bois et d’ambre représentant le fameux éléphant dansant du sculpteur Rembrandt Bugatti, frère d’Ettore.

Tout est évidemment personnalisable à volonté. La moindre des choses sur une hypercar à 5 millions d’euros hors taxe, produite à 99 exemplaires, qui restera comme la dernière Bugatti 100 % thermique avant hybridation

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