Top 9 : les moteurs absurdes dans des voitures raisonnables
Comment rendre une brave voiture lambda beaucoup plus intéressante ? En lui greffant un moteur complètement WTF, évidemment !
Le Ford Excursion est ce qu’on appelle en Amérique du Nord un « full-sized SUV » et partout ailleurs « un immeuble avec des roues ». Ce monstre des années 2000 proposait tout un éventail de V8 pour l’aider à se mouvoir plus vite qu’une plaque tectonique.
On pourrait penser que le plus démesuré était le 7,3 l turbodiesel emprunté aux bus et et aux plus gros pick-ups du catalogue, mais non : la palme revenait à un V10 6,8 l qui développait la puissance faramineuse de 313 ch , soit moins qu’une Golf R mais avec trois fois plus de cylindrées (et pour emmener deux fois plus de kilos). Magnifique.
Ford n’est pas le seul à avoir vu un V10 traîner à côté d’un gros pick-up et à s’être dit « Eurêka ! ». De 2004 à 2006, Dodge a ainsi commercialisé un pick-up Ram (Ram n’était pas encore une marque à part entière à l’époque) animé par le V10 8,3 l de la Viper contemporaine.
Avec 510 ch et un 0 à 97 km/h en 4,9 s (en simple cabine), le Ram SRT-10 restera dans l’histoire comme l’un des objets les plus… américains ayant jamais existé.
Vous pensiez que ce top 9 serait juste une liste de gros délires mécaniques d’outre-Atlantique ? Raté, il est aussi arrivé aux Européens de mettre n’importe quoi sous le capot de voitures on ne peut plus normcore. Prenez la première génération du Touareg et son V10 5 l TDI, véritable lettre d’amour au couple (les boîtes de vitesses le détestent) que Volkswagen préférerait sûrement que vous oubliiez.
Mais saviez-vous qu’il avait existé une version encore plus folle du Touareg, avec cette fois sous le capot le W12 6 l qui a survécu jusqu’à nos jours chez Bentley ? Le roi des Touareg développait 450 ch, ce qui n’était pas tant que ça pour remuer 2 542 kg.
Vous connaissez l’histoire du monospace propulsion à moteur central compressé ? Toyota en avait un au catalogue dans les années 1990. Les ingénieurs avaient basculé un gros 4 cylindres 2,4 l atmosphérique presque à l’horizontale (75 °) et l’avaient fourré sous les sièges avant.
Bonne nouvelle : un porte-à-faux avant réduit à sa plus simple expression et une excellente répartition des masses.
Mauvais nouvelle : pas de place pour un plus gros moteur si les clients voulaient plus de 135 ch.
La solution ? Toyota a greffé un compresseur au quatre-cylindres pour atteindre 160 ch, mais seulement en Amérique du Nord et au Japon. Les ventes n’ont pas décollé pour autant, et pour la génération suivante, ils sont revenus à une bête architecture de traction. Dommage.
En ces temps de downsizing et d’électrification, où une C63 n’a plus pour seul moteur thermique qu’un 4 cylindres 2 l, l’idée-même qu’une Mercedes ait un jour pu offrir un V8 6,2 l paraît presque inconcevable.
Et pourtant, on n’imagine pas tout ce que ce moteur a pu animer. Des berlines, des breaks, des SUV, des cabriolets… et un drôle de monospace SUVisant à six places qu’on appelait le Classe R. Environ 200 exemplaires de ce R63 AMG ont vu le jour, la demande pour une muscle car six places de 510 ch ayant apparemment été moins forte qu’AMG l’avait prévu. Étonnant !
Un Volkswagen Touareg V10 TDI ou W12 TFSI ne vous suffisait pas ? Audi avait pensé à vous : au plus fort de la crise économique de la fin des années 2000, la marque n’avait rien trouvé de mieux que d’équiper son gros Q7 d’un V12 6 l Diesel vaguement apparenté au moteur des protos R10 multivictorieux aux Mans.
Le résultat fut un mastodonte de 500 ch pour 1020 Nm et… 2,7 t. Il coûtait plus cher qu’une R8 contemporaine. Sauf qu’avec la R8, vous auriez eu du mal à voyager avec cinq enfants, leurs bagages, et un Zodiac sur la remorque.
Retour aux Etats-Unis. Et à la neuvième génération du Chevrolet Suburban, commercialisée avec différents V8 de plus de 5 l de cylindrée. Pour la version longue 2500, il existait aussi un V8 8,1 l, développant péniblement 330 ch.
Il était moins puissant que le V8 6,1 l d’en dessous, mais beaucoup plus coupleux, ce qui pouvait avoir un intérêt si vous aviez des choses à tracter. Comme un bateau. Ou le Mont Rushmore.
On aurait pu mettre le Jeep Cherokee SRT Trackhawk mais son cousin Dodge, lui, est toujours au catalogue. Plus personne d’autre ne fait des choses aussi saugrenues en 2022. Cet anachronisme à compresseur de 6,2 l et 717 ch pèse 2,4 t, mais peut se catapulter de 0 à 97 km/h en 3,6 s.
La preuve que l’Amérique va continuer de perpétuer le noble art de l’upszing longtemps après que les Européens et les Japonais y ont renoncé.
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