TopGear magazine #45
Au programme de ce nouveau numéro, les 23 voitures qui feront 2023 : de la Renault 5 à la Porsche 911 Dakar, de l'Audi R8 V10 GT RWD à la Rolls Spectre, du Land Rover Defender 130 à l'Aston martin Valkyrie... mais aussi l'essai de l'Alpine A110 R, la DS3 E-Tense, le Mercedes GLC, l'Audi ActiveSphere, etc.
TopGear magazine #45
Édito
Ce qui compte ce n’est pas la destination, c’est le voyage. Un adage qui résonne dans le cœur de tout passionné d’automobile. Un adage qui fait la différence entre un déplaçoir et une voiture qui offre du plaisir à ses occupants. À chacun, ensuite, de trouver le plaisir qui lui correspond : sportivité, confort, luxe, technologie… douceur, silence ? Pourquoi pas ! C’est pour ça que nous sommes un magazine généraliste basé sur LES plaisirs automobiles et que, donc, nous prônons la diversité automobile. Oui mais voilà…
Le 14 février dernier, le Parlement Européen a approuvé le projet de règlementation mettant fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035. Un clou de plus dans le cercueil déjà bien chargé de l’automobile thermique. Et un pas de plus vers une électrification forcée qui confine à l’amateurisme, voire à l’inconscience. À l’heure des discours sur l’autonomie énergétique, il y a de quoi se questionner sur le bon sens qui pousse à se jeter dans les bras de la Chine, principal fournisseur de batteries. Certes l’Europe a (enfin) commencé à développer sa propre production mais l’avance prise par la Chine semble difficile à rattraper. Même les Japonais et Coréens, bien moins en retard que nous, perdent du terrain. Au premier semestre 2022, le leader mondial – chinois évidemment – CATL, avec une production en progression de 115% par rapport à 2021, représentait à lui seul près de 35% de part de marché dans le monde. TRENTE-CINQ pour cent. Pour un seul fournisseur. Et en 2022, sur les dix plus grands fournisseurs de batteries, six étaient chinois.
Qu’on soit bien clair, ce ne sont pas les constructeurs qui sont à blâmer mais les politiques qui semblent parfois oublier quelques détails. Comme les 12,5 millions d’emplois que représente le secteur automobile en Europe. On peut modifier le secteur pour qu’il continue de générer des emplois tout en étant plus propre, mais pour ça il faut du temps. Et un peu de bon sens. Car ce n’est pas la transition que nous mettons en cause, mais sa brutalité. On parle d’une industrie dans laquelle mettre au point un modèle demande cinq à sept ans, et à qui l’on demande de revoir intégralement son modèle en une vingtaine d’années. C’est un peu comme si on demandait au secteur de l’édition de ne plus utiliser de papier d’ici deux ans. Absurde. Et côté réseau, rien n’est prêt pour le raz-de-marée qu’on veut nous imposer. En 2010 on nous annonçait 400 000 bornes à horizon 2020 en France, au 31 décembre 2022 on comptait 82 107 points de recharge ouverts au public. Quant au manichéisme qui dit que l’électrique, c’est bien et le reste c’est mal… Non, le 100% électrique n’est pas la réponse à tout. Et surtout non, l’électrique n’est pas aussi irréprochable qu’on nous le répète à l’envi. Pourtant le lavage de cerveau opère, j’ai même lu sur le site d’un grand quotidien national un papier annonçant que « L’Union européenne a fait mardi un grand pas vers la fin des véhicules polluants ». La fin des véhicules polluants… Effrayant. Demandez à Chris Harris.
Bref, sans être totalement résignés, à notre niveau on ne peut que constater et subir les décisions. Et quand même se réjouir des bonnes nouvelles. Car il y en a ! De toutes parts. Pour commencer, l’électrique a son intérêt. Quoi de mieux que le silence, la douceur et le couple d’un bloc électrique dans… une Rolls Spectre par exemple. Ou plus simplement dans la voiture de madame ou monsieur Tout-le-monde pour ses déplacements du quotidien. Et puis, pour les amoureux du thermique, réjouissons-nous car cette fin annoncée (mais pas encore actée…) du moteur à explosion va nous offrir un feu d’artifices de célébrations comme les Audi R8 V10 GT RWD, des délires comme la 911 Dakar ou des bijoux comme l’Alpine A110 R. En clair, la route du tout électrique semble finalement pavée de plaisirs automobiles variés.
Ce qui compte ce n’est pas la destination, c’est le voyage.
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