Concept oublié : Mazda Miata Mono-posto (2000)

Vingt ans avant la Ferrari Monza SP1, Mazda avait déjà montré la voie avec un concept de MX-5... ébouriffant.

| Publié le : 13 mars 2023

Sous ce concept présenté en 2000 au SEMA Show de Las Vegas, vous aurez sans doute reconnu la MX-5 NB (la deuxième génération). Miata étant le petit nom du roadster nippon en Amérique du Nord. Mono-posto pour “monoplace”, en italien. Parce que l’italien, ça fait tout de suite plus crédible pour évoquer les voitures de course des années 1950. Les designers ont puisé leur inspiration dans les Jaguar Type D, Lotus Eleven, et autres merveilles qu’on pouvait admirer à la Targa Glorio ou aux Mille Miglia. S’il est vrai qu’a posteriori on pourrait croire à un projet maison de réplique de 250 Testa Rossa abandonné en cours de route, cette allure disons… artisanale est volontaire. Et en dessous, Mazda n’a pas fait les choses à moitié.

Ils ont pris une MX-5, l’ont amputée de son pare-brise, lui ont confectionné un couvre-tonneau et sculpté un discret bossage parfaitement intégrés à la carrosserie, ainsi qu’une prise d’air NACA centrale sur le capot. Ils ont aussi remplacé les portières par de tout petits ouvrants au profit de la rigidité. Autant dire qu’il fallait souplesse et motivation pour se glisser dans le cockpit. Pour compléter son allure, la Miata Mono-posto est posée sur des jantes 18 pouces Hart à cinq branches, et hérite d’un petit rétroviseur central externe. De la carrosserie d’origine, il ne reste que les optiques, et le couvercle de malle.

Sous le capot, on trouve le quatre-cylindres 1.8 de la MX-5 de série, avec sa délicieuse boîte manuelle à cinq rapports. SEMA oblige, Mazda lui a toutefois greffé un turbo et un échangeur HKS, des collecteurs spécifiques et une ligne inox à sortie centrale. Résultat : 190 ch, au lieu des 140 d’origine. Rien sur les performances, mais cette chose ne devait pas peser bien lourd (à peine plus d’une tonne pour une MX-5 NB 1.8 de série) et aurait sûrement été un régal sur petite route.

Il n’y a pas à proprement parler d’intérieur dans cette voiture puisque tout y est exposé aux éléments. L’heureux pilote de cette MX-5 très spéciale a cependant droit à un cockpit minimaliste. Il n’y a rien d’autre là-dedans que quelques cadrans, un volant Momo tronqué et un baquet Sparco ultraléger. Le saute-vent ne procure probablement qu’une protection symbolique, et on n’aimerait vraiment pas faire un tonneau avec cette voiture. Casque obligatoire, il n’y a pas à discuter.

Les marques les plus prestigieuses se bousculent actuellement pour refiler des versions décapsulées de leurs fleurons à leurs meilleurs clients, moyennant bien sûr un copieux supplément. Les clients, eux, ne se bousculent pas toujours, si l’on en croit McLaren qui a considérablement réduit les objectifs de son Elva… Une MX-5 comme celle-ci pourrait-elle se mêler à la fête ? Pas assez chère, mon fils.

Et puis hélas, nous ne vivons pas dans un monde où l’automobiliste moyen fait la queue avec un chèque en blanc pour s’acheter la version la moins pratique possible d’un petit roadster japonais. Même en tant que simple étude de style, ça fait néanmoins toujours plaisir de voir passer de telles autos. Depuis, Mazda a d’ailleurs continué à s’adonner à l’exercice du speedster sur la base des MX-5 NC (concept Superlight) puis ND (concepts Speedster et Spider). On sent bien que ça les gratte. Un jour, peut-être….

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