On n’a pas souvent l’occasion de faire la connaissance d’une Morgan 100 % inédite. Rassurez-vous, la nouvelle Plus Six, dévoilée au salon de Genève, ressemble très exactement à une ancienne même si les seules pièces en commun avec feu la Plus 8 sont les quatre fixations du capot.
Sous ce dernier, qui s’ouvre toujours en deux battants autour d’une charnière centrale, on ne trouve plus un V8 4.8 atmosphérique mais un six-cylindres en ligne 3.0 biturbo développant 340 ch et 500 Nm.
Ces chiffres vous disent quelque chose ? Normal, le moteur est celui du nouveau Z4 (le V8 était lui aussi d’origine BMW), et donc de la Toyota Supra. La Plus Six a cependant droit à une cartographie et un échappement sur mesure. Elle profite par ailleurs de n’avoir que 1 075 kg à remuer pour s’acquitter du 0 à 100 km/h en 4,2 s et atteindre les 267 km/h. Imaginez ce que ça donnerait s’il y avait un chapitre « aérodynamique » dans le cahier des charges (aéro-quoi ?).
L’ESP, l’antipatinage ? Non plus, malgré le joli rapport poids/puissance de cette propulsion. La seule concession à la « sécurité active », comme disent les jeunes, est un ABS.
Oui, mais la Plus Six repose sur une toute nouvelle plate-forme en alu, appelée à servir de base à toutes les futures Morgan de haut rang. Même si ce premier modèle semble très familier, il sera en effet suivi de voitures considérablement plus radicales et/ou sophistiquées. Tenez-vous bien, on parle d’hybrides et d’électriques, voire d’une petite louche de conduite autonome (nom de Zeus). Car Morgan a de grands projets et vient d’annoncer son rachat par le fonds italien Investindustrial, également actionnaire de référence d’Aston Martin.
Aucun filtre entre le L6 et les roues, donc, si ce n’est la boîte automatique ZF à huit rapports (et palettes au volant) également partagée avec la BMW. On retrouve d’ailleurs la commande du Z4, qui dénote dans cet environnement rétro. Une boîte manuelle sera sans doute proposée par la suite. Il y a bien un sélecteur de mode de conduite (Comfort, Sport, Sport Plus) mais il n’agit que sur la réponse moteur-boîte. Pas d’amortissement piloté au programme sur la Plus Six, mais cela pourra arriver sur les modèles suivants.
Comme la carrosserie, l’habitacle a l’air tout vieux mais il est tout neuf. Vous pourrez notamment profiter d’un ordinateur de bord LCD pour vérifier jusqu’où vous vous approchez des 7,4 l/100 km annoncés en cycle mixte. Les 20 cm supplémentaires en longueur aux jambes ( !) pourraient à eux seuls attirer une nouvelle clientèle en Hollande ou dans la NBA.
Les commandes sont déjà ouvertes au Royaume-Uni à partir de 77 995 £ (90 720 €). C’est beaucoup plus qu’un Z4, mais beaucoup moins que l’ancienne Plus 8.