Nos lecteurs fans de JDM connaissent peut-être la Toyota Century. Cette limousine, qui véhicule notamment la famille impériale depuis sa naissance en 1967, reste la seule nippone capable de se mesurer à Rolls ou Bentley… à condition que le match ait lieu sur l’archipel puisqu’elle n’est pas vendue à l’extérieur. Mais voilà, même au Japon, Rolls a désormais au catalogue le Cullinan, Bentley le Bentayga, BMW le X7 et Mercedes le Maybach GLS.

La réponse de Toyota s’appelle Century SUV (oui, ils sont allés chercher loin). Conçu avant tout pour être conduit par un chauffeur et toujours pour son seul marché domestique, il sera vendu au côté de la berline, le cabriolet étant quant à lui une commande spéciale de la maison impériale pour remplacer une vieille Rolls Corniche.

Le style du Century SUV exprime une « grandeur statutaire », explique sobrement Toyota. En d’autres termes, c’est massif et austère, et la silhouette rappelle avec insistance celle d’un Cullinan. Ses proportions sont d’ailleurs à peine moins colossales : 5,21 m de long, 1,99 m de large, 1,81 m de haut, sur un empattement de 2,95 m.

L’habitacle s’avère moins baroque mais particulièrement luxueux. Tout est pensé pour le confort des deux passagers arrière qui profitent de sièges classe affaires entièrement inclinables, bien évidemment chauffants et ventilés. Il ne semble pas y avoir d’autres options que le cuir pour la sellerie. Dommage, les sièges en laine de la berline sont une merveille.

Les passagers arrière se consoleront avec des tablettes rétractables, des liseuses, des chausse-pieds (aaah), des écrans 11,6 pouces à l’arrière des appuie-tête (la nouvelle BMW Série 7 peut dormir tranquille avec sa dalle 8k de 31 pouces escamotable dans le plafond) contrôlés par un de petites tablettes 5,5 pouces tactiles rangées dans l’accoudoir central.

Encore derrière, on trouve un coffre de 340 l. Ridicule sur un monstre pareil, mais apparemment suffisant pour trois sacs de golf. Ouf ! La hi-fi à 18 haut-parleurs est apparemment calibrée sur mesure par « la sensibilité exacerbée et la technique exemplaire d’un facteur d’instruments de musique ».

Devant, pour faciliter la vie des chauffeurs professionnels, on trouve un écran de 12,3 pouces, un rétroviseur numérique et tout un tas de vrais boutons physiques (c’est bien la preuve que c’est mieux). Ainsi que des roues arrière directrices bien utiles lorsqu’il faudra se frayer un chemin dans le parking bondé d’un palace.

Le moteur ? Vous ne serez jamais directement en contact avec lui si vous êtes client, mais soit : il s’agit d’un V6 3,5 l atmosphérique de 262 ch associé à un moteur électrique sur chaque essieu pour un total qui devrait dépasser les 400 ch, transmis aux quatre roues via une boîte e-CVT. Les 14,73 kWh de la batterie rechargeable permettent de rouler 69 km en mode électrique, pour mieux savourer le silence.

Toyota annonce une masse de 2,570 kg, et un tarif non moins copieux de 25 millions de yens, soit un peu moins de 160 000 €. C’est toujours deux fois moins qu’un Cullinan… Si vous voulez tenter quelque chose, décidez-vous vite et préparez-vous à être patient : Toyota n’a pas prévu d’en produire plus de trente par mois, réservés au Japon.