Les futures Mercedes électriques ne s’appelleront plus EQ

Elles devraient aussi revenir à un style plus conventionnel. Heureux ?

Ollie KEW
Publié le : 6 février 2024

Lors du dernier CES, TopGear.com a pu s’entretenir avec le vice-président responsable de l’ingénierie de Mercedes — et accessoirement ancien responsable des plates-formes électriques du groupe – Christoph Starzynski. Il a du pain sur la planche puisque Mercedes vise une bascule vers le tout électrique à la fin de la décennie, et doit faire face à Tesla, Lucid et à une armée de voitures chinoises.

Nous lui avons demandé si, comme le disent certaines rumeurs, les méventes des EQS et EQE pouvaient être liées à leur style tout en rondeurs, très aérodynamique mais manifestement peu prisé par les clients Mercedes habituels, en quête de quelque chose de plus statutaire.

« Nous avons entendu ce commentaire, et nous le prenons au sérieux, confirme-t-il. En regardant le langage visuel du Concept CLA, et peut-être un peu plus dans le futur, je pense que l’on peut voir qu’il va y avoir des changements conséquents. »

Le Concept CLA, vous l’aurez remarqué, est effectivement beaucoup moins boudiné que les EQ. Il a une vraie silhouette, avec un capot et une malle bien découplées. Ce n’est plus un monospace passé au rouleau compresseur. Il arbore aussi quelque chose sur le museau qui ressemble à une calandre.

Apparemment, cela le rend moins clivant à regarder, sans trop le pénaliser pour autant sur le plan aérodynamique (et donc sur celui de l’efficience). Quant à savoir si cela signifie que Mercedes va se calmer sur le style en goutte d’eau, Christoph ne se mouille pas [pardon]. « C’est juste un premier aperçu de ce que l’on peut attendre de Mercedes dans le futur. »

Et les noms ? Si ce Concept CLA est 100 % électrique, pourquoi ne pas l’appeler EQ CLA ?

« Non, ce sera une ‘C’. Pour nous, ‘EQ’ est un label très fort désignant notre technologie électrique, donc nous le conserverons. La question est maintenant celle de la nomenclature. À terme, notre objectif est de passer au 100 % électrique. Donc à un moment, la fermeture-éclair va se refermer, et la nomenclature va émerger tout naturellement. »

Traduction : pour l’instant, il y a d’un côté la famille des Mercedes thermiques, celle des A, B, C, E, G, S, et de l’autre les électriques EQA, EQB, EQC, EQE, EQS. Mais une fois que toutes les voitures historiques seront devenues électriques, le préfixe EQ va logiquement devenir inutile. Christoph a aussi laissé entendre que la première voiture à opérer ce basculement sémantique serait la version électrique du Classe G… pourtant annoncé par un concept « EQG ». Vous avez suivi ?

On a demandé à Christoph s’il était satisfait des résultats commerciaux de la marque EQ. Parce que les rumeurs sur quelque chose d’aussi subjectif que le style, ça va cinq minutes.

« Cela dépend de quelle région on parle, répond-il. Par exemple, aux Etats-Unis, le développement est très positif. Je veux dire qu’il y avait des early adopters en matière de véhicules électriques qui étaient tout simplement partis chez une autre marque [on se demande laquelle, NDLR] parce qu’il n’y avait pas de Mercedes électrique sur le segment. Nous avons ramené beaucoup de clients dans notre giron. C’est un signe très positif. »

Et en Europe, ou en Chine ?

« Nous sommes aussi plutôt contents en Europe, où la voiture électrique est globalement en croissance. Le tableau est différent en Chine : là-bas, la mobilité électrique, en particulier sur les segments supérieurs (Classe E, Classe S) représente une toute petite part de marché. Il faut être patient. »

La Chine est cruciale pour Mercedes : en 2022, plus d’un tiers des ventes mondiales de la marque ont été effectuées en Chine, où l’on observe aussi un penchant particulier pour les modèles Maybach à forte marge. Cependant, Christoph rappelle que si la demande sur ce marché pour de grandes berlines électriques est plus faible qu’espéré, les Classe E et Classe continuent de dominer leur concurrentes au niveau mondial.

« Pour le reste, je dois dire que nous sommes assez optimistes. Alors que les Allemands ont tendance… globalement, nous ne sommes pas les plus optimistes. »

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