Sortez les boules Quies, voilà la nouvelle Pagani Huayra R Evo. Cette voiture s’adresse à ceux qui trouvaient la Huayra R « standard » de 2021 un peu anémique, et peut-être aussi trop silencieuse.

Apparemment ces gens existent, puisque la Huayra R Evo hérite d’une nouvelle version du V12 6 l atmosphérique d’origine AMG (ou plus précisément HWA, son département compétition). Grâce à un nouveau collecteur d’admission, de nouveaux arbres à cames et une gestion électronique revue, il développe en effet maintenant 900 ch et 770 Nm au lieu des misérables 850 ch et 750 Nm de la Huayra R. Voilà qui devrait faire plaisir à cette clientèle délicate.

La R Evo fera d’ailleurs plaisir à tout le monde avant même que quelqu’un mette le contact, car la carrosserie de cette nouvelle version est absolument renversante. « L’inspiration pour le design de la Huayra R Evo m’est venue lors d’une course d’Indycar à Nashville, explique Horacio Pagani.  Alors que j’observais les monoplaces avec leur Aeroscreen [le pare-brise apparu en 2020, tandis que la F1 lui préférait le Halo], a germé l’idée de créer une voiture avec des surfaces protectrices en polycarbonate et la possibilité d’enlever les deux panneaux de toit pour être complètement immergé dans l’air ambiant et le son captivant du moteur. »

« À partir de ce moment, nous nous sommes mis au travail en vue de créer une belle voiture, si subjectif que puisse être ce terme, harmonieuse dans ses lignes et puissante dans son caractère. Le résultat est une digne descendante de la Huayra R, l’une des voitures que nos clients préfèrent par-dessus tout. » En plus d’être un génie de la mécanique, ce monsieur est décidément un poète.

La poupe « longue queue » vient évidemment de la Huayra Codalunga routière. En utilisant comme base de travail cette carrosserie étirée de 19 cm, Pagani dit avoir gagné 45 % d’appui aérodynamique et 21 % d’efficience aérodynamique sur la Huayra R Evo, toujours réservée à un usage sur circuit. L’énorme diffuseur n’y est pas pour rien. Notez aussi la nouvelle dérive centrale « stabilisatrice » sous l’aileron. Oh, et même si c’est contre-intuitif, Pagani promet que l’on grappille encore 5 % d’appui en faisant sauter les panneaux de toit.

Pour arrêter tout ça, les freins carbone-céramique ont été renforcés à l’avant. Les slicks Pirelli P Zero sont nouveaux, et la lame avant déborde 10 cm plus loin. Le V12 et la boîte séquentielle sont toujours porteurs, vissés à même la monocoque carbone, et la suspension accueille un nouvel amortisseur pour composer avec l’appui supplémentaire.

Ces modifications permettraient à la Huayra R Evo de claquer des chronos de LMP2. Ce sera idéalement dans le cadre des track days « Arte in Pista » organisés par la marque, où la R Evo pourra s’ébattre avec des Huayra R tout court, des Zonda R et autres Zonda Revolucion, avec des pilotes pros, des équipes de mécanos dédiées, des physiothérapeutes et des nutritionnistes pour encadrer les heureux propriétaires. Oui, on y perd sûrement quelques points d’audition au passage, mais ça vaut le coup.