Peugeot e-3008

Peugeot tente de renouveler l'un de ses plus gros succès, un des SUV les plus vendus ces dernières années, le 3008. Presssionnnn !


Publié le : 24 mai 2024

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Au début j’ai trouvé ça sympa d’être comme “intégré” à l’habitacle, mais rapidement, pour une familiale, j’ai eu la sensation de manquer d’espace.

Les plus Look fastback, présentation intérieure mais...
Les moins ... sensation exigüe, trop lourd héritage ?

Qu’est-ce que c’est ?

Voici le SUV qui a la (très) lourde tâche de remplacer celui qui a transformé Peugeot il y a quelques années, le 3008. Certes, la 308 avait déjà entamé le renouveau de la gamme, notamment sous la direction artistique de Gilles Vidal, mais c’est le 3008 qui a renversé la table. Il avait « une gueule » (surtout en comparaison de celui qu’il remplaçait), le design et la qualité des matériaux de l’habitacle étaient impressionnants, et il était très agréable à conduire. Spoiler, le nouveau aussi mais, pour le moment, nous n’avons touché que la version disponible au lancement qui est 100% électrique. Une version essence et une hybride rechargeable arriveront plus tard.

Ok, alors abreuvez-moi de chiffres.

Pour le moment vous avez le choix entre une batterie 73 kWh qui offre 210 ch et une autonomie de 525 km WLTP, et une 98 kWh avec 230 ch et jusqu’à 700 km, toutes deux des tractions, en attendant la version 320 ch avec transmission intégrale. Sincèrement, dans la vraie vie la petite batterie devrait suffire, les gosses voudront faire pipi avant que les piles ne soient vides. Mais forcément, pour les gros rouleurs, 700 km ça rassure. Côté charge, le E-3008 accepte jusqu’à 160 kW ce qui, si vous trouvez un chargeur, permet de passer de 20 à 80% en un peu plus de 30 minutes.

C’est nouveau… comment ?

Nouveau… NOUVEAU. Comme dans 100% nouveau. Plateforme, carrosserie, habitacle, système info-divertissement. Tout. Mais Peugeot estime (probablement à juste titre) qu’une marque forte se doit d’être cohérente. C’est pourquoi le style, bien que très différent, affiche une vraie filiation avec l’ancien. Surtout dans la partie avant qui ressemble à une évolution qui aurait sauté quelques générations.

Mais évidemment c’est l’arrière “fast-back” qui est le plus original. Un choix qui aura manqué à la génération sortante car, en plus d’être original, ça permet une meilleure distinction avec le E-5008, plus conventionnel. Je ne sais pas vous mais cet arrière, je trouve qu’il s’inspire furieusement de la poupe de la récente 408. Personnellement, je ne suis pas fan de ces nouveaux boucliers à plusieurs étages. Mais je crois qu’il va falloir s’habituer, j’ai l’impression que Matthias Hossann, le nouveau patron du style Peugeot, aime bien les pans coupés et les arrières tronqués. Et puis, il paraît que ça réduit la traînée, et donc que ça améliore l’autonomie.

C’est une bonne familiale ?

Peugeot a voulu conserver les mêmes dimensions. Pas certain que ça serve à payer moins cher en stationnement dans Paris à l’avenir mais, malheureusement, ça veut surtout dire pas plus de place aux jambes à l’arrière pour compenser la perte d’espace (en hauteur) due à l’implantation des batteries. On a un peu l’impression d’être confiné et, sans avoir les genoux derrière les oreilles, les grands gabarits auront la sensation que le plancher est haut.

Puisqu’on est à l’intérieur, parlez-moi des sièges avant…

Globalement, on sent qu’on est dans une Peugeot en général, et un 3008 en particulier. Les matériaux semblent de qualité, les sièges sont beaux, confortables et offrent du maintien, on sent le sens du détail et du design un peu partout et on a cette sensation d’être “intégré” à l’habitacle et au poste de conduite. Impression renforcée par le i-Cockpit avec toujours son petit volant et désormais un grand écran horizontal qui semble flotter. Impressionnant ! Mais…

Aïe, vous me faites peur. Mais… quoi ?

Mais le design ne fait pas tout. Si tout est beau au premier abord, on s’aperçoit vite à l’usage que les plastiques durs habituellement réservés aux parties basses et/ou inaccessibles sont remontées. On sent une baisse de qualité par rapport à l’ancien 3008. Et puis au début j’ai trouvé ça sympa d’être comme “intégré” à l’habitacle, mais rapidement, pour une familiale, j’ai eu la sensation de manquer d’espace.

Les écrans sont jolis, les graphismes modernes mais je ne les trouve pas suffisamment ergonomiques. J’ai souvent eu l’impression de chercher les infos. Ce qui ne m’est pas arrivé dans le Scenic. Heureusement les i-Toggles configurables en haut de la console centrale aident un peu.

Et au volant ?

C’est plutôt fluide et précis mais on a toujours conscience de son poids. Au moins ça lui apporte un côté solide et rassurant. Mais ça manque de naturel, de connexion. La direction manque de retour d’information, probablement parce qu’elle doit être fortement assistée, et on sent que le sinueux n’est pas son terrain de jeu favori. Quant à l’accélération, avec un 0 à 100 km/h en 8,8 s pour la version 210 ch, elle se situe plutôt du côté des électriques pépères. Sobres, devrais-je dire. Car réguler permet d’économiser et donc d’afficher de telles autonomies.

Concernant le poids, un des ingénieurs nous a expliqué que, comme la plate-forme a aussi été calibrée pour accueillir des SUV sept places et des tout-terrains, le E-3008 se retrouve avec une suspension et une structure plus solides – voire plus lourdes – que nécessaire. Et qu’ils ont choisi de ne pas utiliser beaucoup d’aluminium pour que les coûts ne s’envolent pas. Ainsi, même la version 73 kWh, la plus légère – ou la moins lourde… – pèse plus de 2 100 kg. Aouch ! Le Renault Scenic e-Tech un peu plus petit pèse un quart de tonne de moins, et réussi pourtant à offrir plus de sensation d’espace. Mais en un sens, le choix est logique. Ce qui fait vendre des voitures électriques, c’est l’autonomie. Et ce n’est pas le poids mais l’aéro à grande vitesse qui affecte réellement l’autonomie. Avec sa faible traînée pour une voiture de ce type, le E-3008 peut donc afficher une belle autonomie en dépit de son poids. CQFD.

Alors… z’en dites quoi ?

C’est un tout nouveau 3008, mais ça n’est pas une révolution pour autant. Les fans de l’ancien s’y retrouveront, certaines familles préféreront avoir plus de place, notamment à l’arrière et de notre côté, on regrette le poids et un peu les performances. Et à l’usage, on a un peu l’impression que ce qui pêche dans ce 3008 est ce qui avait fait de son prédécesseur un succès monstrueux : le design. Si précédemment le design sublimait l’expérience, j’ai peur que dans cette troisième génération le design ne prenne un peu le pas sur l’ergonomie.

En savoir plus à ce sujet :

Peugeot e-3008

Année
2024
Prix mini
44990 €
Type de moteur
Électrique
Longueur
4542 mm
Largeur
1895 mm
Hauteur
1641 mm
Poids
2183 kg
Boîte de vitesses
Automatique
Nombre de rapports
1
Transmission
Traction
Puissance
210 ch
Couple
345 Nm
0 à 100 km/h
8,8 s.
Vitesse max
170 km/h
Autonomie
525 km