Dacia Duster Hybrid

Au bon sens légendaire du Dacia Duster, cette troisième génération ajoute une louche de raffinement et de technologie, à commencer par une inédite version hybride.


Publié le : 23 septembre 2024

9 10
Les plus Toujours seul au monde en rapport prix/prestations, sobriété
Les moins Agrément moteur/boîte, bruits d'air très présents

On ne présente plus le Duster, le SUV qui a permis d’assumer de rouler en Dacia. Né en 2010, renouvelé en 2017, ce best-seller revient avec un troisième opus plus ambitieux que jamais. Il a d’excellentes raisons de l’être, à commencer par une présentation soignée. Si son gabarit n’évolue pas (4,34 m de long sur 1,81 m de large), le Duster a encore gagné en présence avec son large mufle rectiligne et ses épaules taillées à la serpe, bien mis en valeur par une palette de couleurs naturelles.

L’habitacle n’est pas en reste, notamment dans cette finition haute Extreme aux accents cuivrés. Mobilier massif et bien assemblé, plastiques durs mais bien mats aux textures flatteuses, tout est agréable à l’œil comme au toucher. Au risque de passer pour d’odieux pinailleurs, citons la boîte à gants, par exemple : ça n’a l’air de rien mais nombre d’autos deux ou trois fois plus chères aux velléités premium (coucou Mini Countryman !) rêveraient d’une charnière aussi fluide et d’une clenche si bien ajustée. Les places arrière sont généreuses pour une empreinte au sol si compacte, le coffre aussi avec jusqu’à 517 l sous tablette en version TCe 130 4×2, et tout de même 450 l dans cette version hybride privée de double-fond à cause de sa batterie.

L’instrumentation est désormais numérique dès le deuxième niveau de finition, qui donne aussi accès à un écran tactile central de 10,1 pouces positionné plus haut, et à un système infodivertissement sobre mais d’autant plus clair. On conserve des commandes physiques pour la climatisation et, comme sur toutes les dernières nouveautés du groupe Renault, un bouton à côté du volant permet de couper les assistances à la conduite de votre choix à chaque démarrage en deux secondes. Tant de bon sens en 2024, ça nous tirerait presque une larme en sortant de certaines usines à gaz germaniques, asiatiques ou sochaliennes. Dacia inclut dans l’équipement de série des accessoires clipsables fort pratiques (dont un support pour smartphone à l’avant), et propose même un pack Sleep permettant de transformer votre SUV en mini-camping-car.

Au volant, pas de quoi s’émouvoir. Oui, c’est sain, c’est plus précis qu’auparavant et la suspension est toujours aussi conciliante en dépit de nos jantes 18 pouces. Mais le Duster reste pataud, et les bruits d’air n’attendent malheureusement pas l’autoroute pour devenir envahissants. La grande nouvelle au chapitre technique, c’est l’arrivée d’une version hybride reprenant la mécanique du Jogger, elle-même partagée avec les Renault Clio et Captur : un 4 cylindres 1,6 l atmo de 94 ch couplé à un moteur électrique et une boîte à crabots “multimode” pour un total de 140 ch. Ce n’est pas la panacée en agrément, avec des à-coups et des envolées en régime impromptues, et un temps de réponse qu’il faut prendre en compte au kick-down. On regrette que le Duster hybride n’ait pas eu droit au mode Sport des Renault, bien plus réactif.

En revanche, il faut saluer une nouvelle fois la sobriété de cet attelage, avec lequel nous avons bouclé 200 km de petites routes et d’autoroute à 4,9 l/100 km de moyenne, à comparer à nos 6,7 l/100 km avec la version essence micro-hybride 1,2 l TCe 130 dans les mêmes conditions. Avec son ensemble moteur-boîte conventionnel et plus léger, celle-ci se révèle en contrepartie plus agréable à conduire, même si l’on reste à bonne distance des ténors de la catégorie en précision et en ressenti des commandes.

À défaut de boîte automatique, le Duster TCe est aussi disponible avec une transmission intégrale, moyennant 2300 € de plus. Celle-ci se montre d’autant plus redoutable en franchissement qu’elle peut maintenant faire varier en temps réel la distribution du couple entre les essieux, autrefois verrouillée à 50:50. À ce prix, rien ne saura vous emmener aussi loin dans la pampa avec des passagers et une telle polyvalence (exit le Suzuki Jimny, donc). Ou même pour beaucoup plus cher, d’ailleurs : à bon baroudeur, salut !

Car le coup de grâce pour la concurrence vient une nouvelle fois à la lecture des tarifs. Un Duster hybride, même 3200 € plus cher que le TCe 130 et tout équipé (GPS sur écran tactile 10 pouces, sièges avant et volant chauffants, chargeur à induction, caméras à 360°…), peinera en effet à dépasser les 30 000 €, soit grosso modo le ticket d’accès d’un Renault Captur ou d’un Peugeot 2008 hybrides tout nus et moins vastes. En sachant que pour les purs et durs, le Duster reste sous la barre des 20 000 € en entrée de gamme Essential avec un 3 cylindres essence-GPL de 100 ch et un équipement certes rudimentaire (régulateur de vitesse, clim manuelle, radar de recul, banquette fractionnable…). Dans tous les cas, bon courage pour trouver une raison rationnelle de dépenser – beaucoup – plus ailleurs, même si Dacia devra garder un œil sur le nouveau Citroën C3 Aircross, et continuer à se méfier du Suzuki Vitara.

En savoir plus à ce sujet :

Dacia Duster Hybrid

Année
2024
Prix mini
26600 €
Type de moteur
Hybride
Longueur
343 mm
Largeur
1813 mm
Hauteur
1656 mm
Poids
1422 kg
Boîte de vitesses
automatique
Nombre de rapports
6
Transmission
traction
Puissance
140 ch
Couple
148 Nm
0 à 100 km/h
10,1 s.
Vitesse max
170 km/h
Conso
5 - 5,1 l/100km
Rejets
113-115 g/km CO2
Capacité
1,2

Thermique

Type
Thermique
Nombre de cylindres
4
Cylindrée
1598 cm³
Alimentation
atmosphérique
Type carburant
essence
Puissance
94 ch
Couple
148 Nm

Electrique 1

Type
Électrique
Position
AV
Puissance
49 ch

Electrique 2

Type
Électrique
Position
AV
Puissance
20 ch