La rumeur allait bon train depuis que Renault avait annoncé l’arrêt de ses activités de motoriste en Formule 1 à l’issue de la saison 2025. C’est aujourd’hui officiel : lorsque la nouvelle réglementation technique entrera en vigueur en 2026, ce sont des unités de puissance et des boîtes de vitesses Mercedes qui équiperont les monoplaces Alpine.

D’un côté, ce renoncement est logique : dix ans après le début de l’ère hybride, le V6 Renault passe toujours pour le moins puissant du plateau derrière les Mercedes, Ferrari et Honda. Et jusqu’au miraculeux double podium de la semaine dernière sous le déluge de Sao Paulo, l’écurie française pointait au neuvième et avant-dernier rang du classement constructeur à l’issue de la pire saison de son histoire.

On peut donc comprendre la tentation pour Renault de jeter l’éponge après un demi-siècle de présence quasi ininterrompue en F1, et d’économiser quelques derniers en devenant le client d’un adversaire. Ce seront d’ailleurs des retrouvailles : avant de redevenir Renault en 2016 (puis Alpine en 2021), l’écurie d’Enstone, qui s’appelait alors Lotus, avait fait appel à Mercedes pour la saison 2015.

Bien sûr, la fierté nationale en prend un coup. Le moteur et la boîte étaient déjà tout ce qu’il restait de français sur cette monoplace conçue outre-Manche comme ses ancêtres Lotus, Benetton et Toleman. L’écurie Renault originelle, 100 % Viry-Châtillon, est morte fin 1985, rappelleront les puristes. Depuis, Renault n’était déjà techniquement plus « que » motoriste, fût-il l’un des plus brillants de l’histoire de la discipline (169 victoires, 12 titres constructeurs, 11 titres pilotes).

« Avec cet accord pluriannuel, Mercedes-Benz fournira des groupes propulseurs à BWT Alpine Formula One Team pendant toute la durée de la nouvelle ère réglementaire, de 2026 jusqu’au moins 2030, annonce le communiqué Alpine. En plus du groupe propulseur, BWT Alpine Formula One Team disposera également de boîtes de vitesses Mercedes à partir de la saison 2026. »

Au moins, on ne pourra pas accuser Alpine de manquer de pragmatisme sur ce coup-là. Et puis, il ne faut jamais dire jamais : non seulement Alpine reste engagé – et de surcroît compétitif – en WEC, mais Renault a bien précisé qu’il conserverait une cellule de veille dédiée aux technologies F1 à Viry-Châtillon. Juste au cas où.