Officiel : Nissan et Honda annoncent une alliance
Si la fusion est menée à son terme, cela fera de Nissan-Honda l'un des cinq plus gros constructeurs automobiles de la planète.
Nissan et Honda ont officialisé leur intention de fusionner. Le groupe qui en résulterait deviendrait l’un des cinq plus gros de l’industrie automobile mondiale avec une production d’environ huit millions de voitures par an.
Les deux parties ont justifié cette stratégie par la nécessité de résister aux constructeurs chinois, qui gagnent rapidement des parts de marché sur toute la planète. L’idée est aussi de réduire les coûts de l’électrification. Nissan faisait figure de pionnier en la matière il y a encore une dizaine d’années avec la Leaf, mais il est complètement rentré dans le rang depuis.
Nissan est aussi l’actionnaire majoritaire de Mitsubishi. La marque au trois diamants, autre précurseur de l’électrique (avec l’i-MiEV) et de l’hybride rechargeable (avec l’Outlander PHEV) retombé dans l’oubli, ferait donc partie de la dot.
Quant à Honda, il n’a encore qu’à peine effleuré le sujet du 100 % électrique avec feu la e et l’anonyme e:Ny1. Il avait noué un accord avec GM pour une stratégie d’électrification commune avant de revenir sur sa décision, puis commencé à se rapprocher de Sony, avant d’annoncer cette année qu’il allait s’y mettre plus sérieusement de son côté. Il reste donc vulnérable sur ce front à l’heure actuelle.
Nissan avait déjà pris ses distances avec Renault ces dernières années, les accords de l’ancienne Alliance ayant été réduits à peau de chagrin même si les synergies techniques se poursuivent. Le constructeur français a réagi officiellement au rapprochement entre Nissan et Honda dans un bref communiqué, précisant qu’il « poursui[vrait]le déploiement de projets créateurs de valeur pour le Groupe, y compris ceux lancés dans le cadre de l’Alliance. »
Nissan et Honda s’étaient d’ailleurs déjà mis d’accord en mars 2024 pour coopérer sur l’électrification.
Mais le vrai problème est que Nissan comme Honda sont deux entreprises complexes, aux coûts trop élevés, qui voient la concurrence chinoise comme un péril quasi mortel. Ils prévoient d’établir courant 2025 une holding qui détiendrait les deux entités. Ces dernières perdraient leur indépendance financière fin 2026. Elles commenceraient donc à partager leurs achats, leurs technologies, leurs plates-formes et leurs usines.
D’un côté comme de l’autre, ce virage marquerait une rupture profonde avec la culture maison. Nissan couperait définitivement le cordon avec Renault. Honda a jusqu’à présent farouchement défendu son indépendance, non seulement en construisant des voitures à nulle autre pareilles, mais aussi en rejetant toute idée de fusion à chaque fois que le sujet est arrivé sur la table.
Une fusion n’obéit pas seulement à une logique industrielle et financière : elle doit aussi avoir un sens d’un point de vue culturel. Les cadres de ces deux entreprises feront-ils de bons colocataires ?
Si des deux côtés, on continue à penser « eux et nous », s’ils se disputent sur la meilleure façon de faire les choses plutôt que de travailler ensemble, alors c’est fichu d’avance. Mais s’ils comprennent qu’ils sont dans le même camp et que « eux », c’est le reste du secteur, alors cela a une chance de fonctionner. Parce qu’il y a beaucoup de gens intelligents chez Honda comme chez Nissan.
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