Ceci n’est pas une Valkyrie ordinaire (on se comprend) : c’est la Valkyrie qu’Aston Martin alignera en juin aux 24 Heures du Mans, pour tenter de décrocher une première victoire au classement général depuis 66 ans. Pas de pression, donc.
Annoncée il y a bien longtemps puis annulée après les atermoiements de la réglementation Hypercar et les turbulences traversées par la marque, la Valkyrie de course a fini par voir le jour. Aston Martin en engagera deux dans le cadre du championnat du monde d’endurance (WEC) 2025 qui débute fin février au Qatar, et une troisième outre-Atlantique en IMSA.
Ironiquement, ce sera de loin la Valkyrie la moins puissante de toute la famille, la réglementation du WEC obligeant à brider le V12 6,5 l atmosphérique à 680 ch, contre plus de 1000 ch à 11 000 tr/min pour le celui des Valkyrie et Valkyrie AMR. Cela ne devrait pas l’empêcher d’offrir la bande-son la plus affriolante parmi les V6 et V8 qui composent le reste du plateau. Cette fois, le V8 5,5 l atmo de la Cadillac pourrait bien avoir trouvé son maître.
Même si la Valkyrie sera la seule Hypercar de toute la grille à dériver d’une voiture de route – ce devait être l’esprit de la nouvelle réglementation, mais il n’a pas survécu à la réalité financière –, elle sera bien différente de la voiture que l’on connaît. Outre un moteur bridé à la courbe de couple complètement revue au profit de l’efficicence, elle a troqué la boîte 7 rapports Ricardo pour une Xtrac, a récupéré un système de refuelling de compétition, des vérins pneumatiques à haute vitesse pour surélever la voiture pendant les changements de pneus, et un cockpit revu pour faciliter la sortie. C’est qu’il ne faudrait pas laisser le champagne tiédir !
Côté pneus, elle chaussera les Michelin Pilot Sport 18 pouces réglementaires à la place des Cup 2 de série.
Bien sûr, l’aérodynamique a eu le temps d’évoluer depuis les premières ébauches d’Adrian Newey à la genèse du projet Valkyrie avec Red Bull. On ignore s’il a fait une affaire personnelle de le reprendre en main à présent qu’il a rejoint Aston.
On connaît aussi désormais les équipages : en WEC, les Britanniques Harry Tincknell et Tom Gamble se partageront une voiture, le Danois Marco Sorensen et l’Espagnol Alex Riberas la seconde. En IMSA, la Valkyrie sera pilotée par le Britannique Ross Gunn et le Canadien Roman de Angelis, qui rejoindront chacun un des deux autres duos pour les 24 Heures du Mans.
« C’est un moment de fierté pour Aston Martin, a déclaré le PDG Adrian Hallmark. Retourner au combat pour la victoire au général aux 24 Heures du Mans figure au coeur de nos valeurs et cela marque un jalon dans notre histoire en sport automobile. En tant que seule hypercar née de la route pour aller défier l’élite des sport protos tant en WEC qu’en IMSA, la Valkyrie est l’incarnation de notre inébranlable esprit de compétition, qui a défini la marque depuis plus d’un siècle. »
Le programme d’usine Aston Martin sera mené par l’écurie The Heart of Racing (THOR), qui a déjà engagé des Vantage en GT3. Mais là, ce sera plus dur. Beaucoup plus dur face à Ferrari, Toyota, Porsche, Cadillac, BMW, Alpine, Peugeot… Tous ou presque ont déjà gagné Le Mans à l’ère moderne, et déjà roulé en Hypercar quand ce n’est pas le cas. Pas Aston.
Adam Carter, patron du département Endurance chez Aston Martin, y voit un avantage : « Bien sûr, nous ne le faisons que parce que nous voulons gagner, explique-t-il. Néanmoins, nous respectons le défi posé par les événements et la concurrence. Ils évoluent à très haut niveau, et c’est pour cela que nous voulons les affronter. Par définition, la victoire n’est belle que face à une concurrence valeureuse. »
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