La boulette : en baptisant son nouveau modèle d’entrée de gamme « Milano », Alfa Romeo n’avait sans doute pas pris la mesure du tollé qu’il allait déclencher en Italie. En effet, alors qu’il porte le nom (« plébiscité par le public », rappelle Alfa) du fief historique de la marque, le Milano sera produit dans l’usine polonaise de Tychy, comme ses proches cousins les Fiat 600 et Jeep Avenger, et non localement à Cassino, comme les Giulia et Stelvio, ou à Pomigliano d’Arco, comme le récent Tonale.

Devant le courroux du gouvernement italien, Alfa Romeo a dû se résoudre à rebaptiser son petit SUV, une semaine à peine après sa présentation. Adieu Milano, bonjour… Junior : une référence à l’Alfa GT 1300 éponyme, qui se voulait une déclinaison plus accessible du coupé Giulia GT, et la descendante de la Giulietta Sprint. Il est vrai que cela colle plutôt bien avec la vocation démocratique, aux standards Alfa s’entend, de l’ex-Milano. Et que c’est un poil plus simple que de rapatrier la production pour être raccord avec les éléments de langage.

« Au cours de l’une des semaines les plus importantes pour le futur d’Alfa Romeo, un fonctionnaire du gouvernement italien a déclaré que l’utilisation du nom ‘Milano’ – choisi par la marque pour sa nouvelle compacte sportive, tout juste dévoilée au public – est contraire à la loi », indique Alfa Romeo. « Tout en estimant que le nom Milano est conforme à toutes les exigences légales, et compte tenu du fait qu’il existe des sujets plus essentiels, Alfa Romeo a décidé de changer le nom de ‘Milano’ en ‘Junior’, afin de promouvoir un climat de sérénité et de compréhension mutuelle ».

« Le choix du nom Junior est tout à fait naturel, car fortement lié à l’histoire de la marque, souligne Jean-Philippe Imparato, directeur général d’Alfa Romeo. Il fait partie de nos favoris et de ceux du public depuis le début. En tant qu’équipe, nous choisissons une fois de plus de mettre notre passion au service de la marque, de donner la priorité au produit et à nos clients. Nous avons décidé de changer de nom, même si nous savons n’y être pas tenus, parce que nous voulons préserver l’émotion positive que nos produits ont toujours suscitée et éviter tout type de controverse. »