Ceci est l’Alpine A390_β. Si vous avez un peu suivi le développement de la nomenclature maison, vous savez que le 3 désigne la taille de la voiture. Comme vous vous en doutez, cet engin sera donc plus gros que l’A290.

Selon Alpine, le 90 est dédié à ses « véhicules à usage polyvalent et quotidien », par opposition à l’A110 (que rien ne vous empêche d’utiliser au quotidien, mais il ne faut tout de même pas avoir trop de courses à faire). Enfin, la lettre grecque β nous informe que c’est pour l’instant un concept que nous avons sous les yeux, mais qu’il ne saurait tarder à se transformer en modèle de série.

Alpine estime ainsi que la carrosserie de l’A390_β préfigure à 85 % celle de l’A390 que l’on verra sur la route. Elle tirerait son inspiration des « massifs montagneux des Alpes » dont « la roche, les minéraux, la neige sont tout autant d’éléments naturels qui ont nourri le design et le choix des matériaux » autour d’une silhouette de « bulle monolithique » qui « tire son inspiration de la goutte d’eau. » Les jantes (22 pouces à l’avant, 23 pouces à l’arrière) évoquent des flocons de neige.

« L’A390_β nous donne un avant-goût du futur sport fastback d’Alpine que nous avons conçu comme une A110 à cinq places », explique Philippe Krief directeur général d’Alpine. « La dualité entre l’esprit racing et le raffinement de ce show-car incarne l’expérience de conduite et les performances,que l’on pourra retrouver dès 2025 dans notre véhicule de série, produit en France à la Manufacture historique de Dieppe. »

Les optiques s’inspirent de l’étude de supercar à l’hydrogène Alpenglow, avec des barres de LED sur toute la largeur à l’avant comme à l’arrière, au-dessus de « nuées de triangles illuminés ». La poupe particulièrement fuyante est agrémentée d’une fine dérive en aileron de requin, clin d’oeil au proto A424. Le becquet/bandeau de LED peut s’allonger de 80 mm vers l’arrière pour réduire la traînée. Comme sur… la McLaren W1, même s’il paraît peu probable que ce l’on retrouve ce détail sur le modèle de série.

Même topo pour l’habitacle, moins réaliste que l’extérieur voire « volontairement conceptuel » et inspiré de la Formule 1. On y accède via des portières à ouverture antagoniste. Un gros « cristal de glace » triangulaire fait office de clef de contact lorsqu’on le positionne au centre du volant de type yoke, où l’on trouve un bouton OV pour Overtake » (dépassement) comme sur la petite A290.

Pour dessiner le siège conducteur, Alpine a « scanné une assise de baquet de Formule 1 », rien que ça. Un bouton sur la console centrale permet de basculer « en mode F1 » avec un pédalier relevé, un siège incliné et un volant resserré. La banquette arrière d’un seul tenant (et sans la moindre couture) fait appel à des mousses à mémoire de forme. Blanche, comme la sellerie des sièges avant, « pour donner l’impression à ses passagers d’être les premiers à poser leurs empreintes dans une nappe de neige pure. » On espère tout de même qu’il n’y fait pas si froid. Le plancher en fibre de carbone abrite une batterie dont on ne connaît pas encore la capacité.

L’A390 reposera sur la plate-forme AmpR Medium du groupe, déjà à l’œuvre sur la Mégane et le Scénic E-Tech, ainsi que le Nissan Ariya. Elle se distinguera toutefois de ces derniers par une architecture à trois moteurs, un animant l’essieu avant et deux l’essieu arrière, dont la puissance reste inconnue à ce jour. Un système de vectorisation de couple active, entre les deux essieux mais aussi entre les deux roues arrière, promet « la sensation de légèreté d’une A110. » On espère pouvoir en juger très vite sur le modèle de série.