Alpine pourrait devenir « un mini-Ferrari » (Luca de Meo)
Pour survivre, l'Alpine A110 devra évoluer continuellement, selon le nouveau patron de Renault. Peut-être même recevoir une version électrique.
Au début de l’année, Alpine a senti le vent du boulet. Trois ans après la renaissance de la marque et malgré l’immense succès d’estime de la nouvelle A110, Renault semblait prêt à jeter l’éponge. Le nouveau patron de la marque au losange, l’Italien Luca de Meo, tient à rassurer : l’A110 aura droit à de nouvelles variantes, dont potentiellement une électrique. Il pourrait aussi y avoir des versions Alpine de modèles Renault. Le rebadgeage de l’écurie Renault F1 en Alpine confirme que la marque bleue n’a pas dit son dernier mot.
L’A110 a beau être une voiture formidable qui fait l’unanimité, ses volumes de vente restent insuffisants pour assurer seuls l’avenir de l’usine de Dieppe. Parallèlement, Renault lui-même n’est pas au mieux de sa forme, à la traîne sur les segments C et D et déjà en surcapacité de production bien avant que le Covid s’invite à la fête.
Luca de Meo a pris les rênes le 1er juillet. En faisant le tour de l’entreprise, il confie avoir été frappé par le manque de cohérence de la stratégie sportive. « Nous avions trois entités. Une écurie de Formule 1. Renault Sport, qui n’avait pas de rôle précis, une bande de fous furieux très, très compétents. Et Alpine, avec une usine à moitié vide parce qu’après des débuts en force, les ventes sont vite retombées, comme toujours avec les voitures de sport.
« Dans une entreprise confrontée à des problèmes financiers, il y a eu des pressions pour fermer Alpine, admet-il. Mais j’ai vu la possibilité de combiner ces trois éléments pour créer un mini-Ferrari, si vous me permettez l’expression. »
L’A110 ne va donc pas mourir. « L’A110 a un futur. Nous devons gérer son cycle de vie comme celui de la Porsche 911. » Ce qui veut dire beaucoup de variantes, lancées année après année pour entretenir la flamme. « Peut-être une version électrique si le business plan est concluant, éventuellement avec un partenaire. »
Impossible de ne pas penser à la stratégie qu’il a mise en place chez Seat. « Comme je l’ai fait avec Cupra, nous pourrions associer le badge Alpine à d’autres modèles Renault. » Ce qui sonnerait bien pour d’éventuelles remplaçantes des Clio et Mégane RS… Il hausse les épaules et confirme qu’aucun Kangoo Alpine n’est au programme.
« Alpine est une marque qui a un héritage. Mais nous devons sortir de la nostalgie et regarder vers l’avenir. Rendre l’expérience électrique émotionnelle. Nous avons des idées. »
Par le passé, il a dirigé la marque Fiat, et le marketing chez Audi. « J’ai eu Abarth et Audi Sport, mais je n’ai jamais eu ça : une équipe de Formule 1, une usine comme celle de Dieppe, et le brio de l’ingénierie Renault Sport. »
Autre bâton dans les roues d’Alpine, un réseau embryonnaire. « Au début, seules 70 concessions sur les 11 000 sites Renault étaient autorisées à la vendre. Je veux que ça augmente. » Il reste lucide face une concurrence bien installée. « Ce n’est pas facile. Nous ne sommes pas seuls sur la planète. »
L’objectif est d’arriver à l’équilibre d’ici trois ou quatre ans pour toute cette nouvelle division Alpine, en incluant l’écurie de F1 qui profitera du plafonnement des budgets introduit par la nouvelle réglementation. Il explique que son travail est d’apporter de la confiance à Renault, une entreprise où le talent abonde. « Nous venons de faire un podium pour la première fois depuis dix ans. Un peu de confiance en soi peut tout changer.«
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