Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’acheter une authentique voiture de James Bond. Et quelque chose nous dit que ce ne sera pas aujourd’hui non plus… Car si l’une des Aston Martin V8 conduites par Timothy Dalton dans Tuer n’est pas jouer sera bien mise aux enchères le 18 août à Monterey par RM Sotheby’s, l’estimation basse s’élève tout de même à  1 250 000 €. C’est vous qui voyez…

Il s’agit d’une voiture particulièrement rare. Croulant sous les commandes en 1986, Aston Martin n’avait pas été en mesure de fournir des voitures pour le tournage. C’est donc l’équipe de production qui avait acheté elle-même quatre Aston Martin V8 d’occasion, avant de les préparer pour devenir les dignes montures de 007.

Cela ne suffisait pas au dernier propriétaire en date, qui a remplacé le moteur-fusée arrière factice par un véritable lance-flammes. Le genre d’option qui serait bien utile quand un Range Rover vous fait des appels de phares 50 cm derrière vous sur la file de gauche…

Cette Aston V8 a commencé sa vie en 1973 avec une peinture Tudor Green. Acquise par EON Productions en 1986, elle a vu sa poupe réactualisée à coups de fibre de verre (ce qui devait aussi lui permettre de recevoir le moteur-fusée susdit), et hérité d’un capot à bossage et de nouvelles jantes. Sans oublier une nouvelle peinture grise toute fraîche, un support pour les skis escamotables dans les bas de caisse, et un arceau-cage pour la sécurité des cascadeurs.

C’est cette voiture qui officie dans la descente enneigée. Vous savez, juste avant la scène de luge dans un étui à violoncelle… Afin de l’alléger pour cette scène, on lui a alors retiré son moteur et sa transmission.

EON Productions a ensuite conservé cet exemplaire jusqu’en 1995 avant de le vendre à Peter Nelson, fondateur de l’ancien musée « Cars of the Stars » à Keswick (en Angleterre, juste avant la frontière écossaise). Elle a ensuite été revendue à un collectionneur privé américain en 2021, puis à un autre, qui l’a restaurée avec un V8 à carbus de Vantage et une boîte manuelle ZF à cinq rapports.

C’est aussi pour cela qu’elle est en si bon état après les diverses tortures du tournage. Si cette V8 vous a tapé dans l’œil, n’hésitez pas trop longtemps : l’un des quatre exemplaires est gardé jalousement par la production, les deux autres appartiennent à une collection américaine.

Sinon, une fois que vous aurez fini de revoir Tuer n’est pas jouer, vous pourrez aussi apprécier le clin d’œil auquel la V8 a eu droit dans Mourir peut attendre.