La petite sœur de la Valkyrie a fini par voir le jour avec un V8 hybride. De quoi donner des sueurs froides aux Ferrari F80 et McLaren W1 à prix d'ami ?
On a failli attendre. Presque six ans après la présentation du concept RB 003, Aston Martin a fini par dévoiler la version de série de la Valhalla, sa première supercar de série à moteur central arrière (considérez la Valkyrie comme une hypercar « hors série »).
Entre-temps, le projet a bien évolué au fil des turpitudes affrontées par la marque, qui a notamment renoncé au projet d’une Vanquish à moteur central arrière pour finalement la ressusciter sous sa forme originelle. La Valhalla a perdu son museau de petite Valkyrie (entraperçu dans le dernier James Bond) pour décliner plutôt les codes d’une Vantage ou d’une Vanquish sur une architecture à moteur central arrière. Elle conserve sa prise d’air et ses deux sorties d’échappement dorsales, ou son énorme diffuseur.
Sous le capot, il avait été question d’un V6 3 l biturbo sur mesure, qui eût été le premier moteur conçu en interne depuis 1968. Depuis, Aston est revenu à la raison. On ne perdra pas forcément au change avec ce V8 4 l biturbo d’origine AMG. Il ne s’agit pas de celui des DB12 et Vantage mais d’un bloc à vilebrequin plat et carter sec, dérivé selon toute vraisemblance du moteur de la terrifiante AMG GT Black Series.
Il développe ici la puissance colossale de 828 ch… et il vient accompagné : trois moteurs électriques, un dans la boîte double embrayage à huit rapports et deux sur l’essieu avant, y ajoutent jusqu’à 251 ch, soit un total de 1 079 ch et 1100 Nm. Une petite batterie autorise un mode tout électrique sur… 14 km, à 140 km/h maximum. Tout juste de quoi partir en track day le dimanche sans réveiller les voisins. Pour l’anecdote, dans ce mode (ou en marche arrière, assurée exclusivement par la partie électrique), la Valhalla devient aussi la première Aston Martin traction.
Jusqu’ici, l’architecture de la Valhalla fait furieusement penser à celle d’une Ferrari SF90. Sa monocoque en fibre de carbone la rapproche toutefois de la nouvelle F80, même si elle pèse un gros quintal de plus (1655 kg) que la Ferrari suprême et que son aérodynamique active apparaît moins sophistiquée : 600 kg d’appui à partir de 240 km/h aileron déployé au maximum en mode Race, quand l’italienne dépasse la tonne à 250 km/h. Aston Martin annonce un 0 à 100 km/h en 2,5 s et une vitesse bridée à 350 km/h, la moindre des choses de nos jours avec plus de 1 000 ch et et quatre roues motrices.
Le châssis s’annonce lui aussi de très haute volée avec une suspension à poussoirs à l’avant, des amortisseurs adaptatifs Bilstein, de gros freins carbone-céramique et un différentiel arrière piloté, combiné avec la vectorisation de couple permise par les deux moteurs électriques avant.
Le cockpit sera plus accueillant que celui de la spartiate Valkyrie, mais néanmoins très dépouillé autour d’un volant à double méplat, deux écrans et deux baquets carbone. La position de conduite restera assez allongée pour mieux vous mettre dans la peau de Fernando Alonso.
La Valhalla sera construite à 999 exemplaires, dont le tarif devrait flirter avec le million d’euros. Cher par rapport à une Ferrari SF90 ou une Lamborghini Revuelto au rapport poids/puissance comparable ? Peut-être, mais presque donné à côté d’une Ferrari F80 ou d’une McLaren W1 pas forcément beaucoup plus performantes dans la vraie vie, ni vraiment plus nobles mécaniquement… Certes, si l’on s’engage là-dedans, une Corvette ZR1 fait aussi bien sur le papier sans hybridation ni carbone, pour trois ou quatre fois moins cher.
La production débutera au deuxième trimestre 2025, et les premières livraisons auront lieu en fin d’année.
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