Audi ne précise pas quand cette AI:ME autonome, dévoilée au salon de Shanghai, arrivera en concession. Probablement parce que le paradis 100 % autonome qu’on nous prédit depuis dix ans n’en finit plus d’être reporté. Cependant, cette cousine des Volkswagen ID et Seat El-Born est sans doute l’avant-goût assez fidèle d’une prochaine cousine autonome de l’A3, une fois que technologie et législation se seront mises au diapason.
Contrairement au concept AIcon de 2017 – « AI » est le label dédié aux Audi autonomes –, qui se focalisait sur les longs trajets et avait purement et simplement renoncé à son volant pour une autonomie de niveau 5, l’AI:ME est spécialement dédiée à la conduite urbaine et en reste au niveau 4. On peut donc laisser les commandes à la voiture dans certaines zones, et reprendre le contrôle le reste du temps via un bon vieux volant et un bon vieux pédalier. Il s’agit d’une propulsion 100 % électrique dont le moteur de 170 ch est alimenté par une batterie de 65 kWh. Mais peu importe, selon Audi : une fois qu’on a passé la main, ce qui compte à bord, ce sont l’atmosphère et les aspects pratiques.
Pour cela, l’AI:ME offre tout d’abord de l’espace. Beaucoup plus qu’à bord d’une A3 malgré une empreinte au sol très similaire (4,30 m de long, 1, 90 m de large), grâce à un empattement long de 2,77 m. Vous pourrez prendre un repas sur le pouce grâce à des tablettes et des porte-gobelet magnétiques. Et pour la sieste postprandiale, il suffira d’étendre les jambes jusqu’à la planche de bord repose-pieds (si, si, c’est fait pour ça, apparemment…) et regarder pousser les (vraies) plantes qui tapissent la pergola au-dessus des places arrière.
Grâce au système de réduction de bruit active, piquer un petit somme ne devrait pas être un problème. Passer le temps non plus : une paire de lunettes de réalité virtuelle vous permettra de regarder un film, de surfer sur internet ou d’incruster la voiture dans des paysages imaginaires (au milieu d’un troupeau de dinosaures, ou d’un champ de marguerites, c’est vous qui voyez) grâce à la technologie Holoride dévoilée par la marque au dernier CES de Las Vegas.
De l’extérieur, les roues de 23 pouces et les ailes musclées viennent égayer des proportions de petit monospace, tandis que des panneaux de LED au-dessus des arches de roue permettent à l’AI:ME de communiquer avec son environnement (par exemple pour laisser une vieille dame traverser).
Une fois que les voitures seront devenues des robots-esclaves, Audi a bien conscience que cela n’incitera plus ses clients à en acheter, mais plutôt à les louer via des applications d’autopartage. L’avantage, c’est qu’il sera possible de préconfigurer votre destination, votre ambiance, vos distractions avant même que la voiture n’arrive. Et qu’il n’y aura pas besoin de parking, puisque la voiture retournera toute seule à son dépôt. Bienvenue dans un monde où Audi et Uber ne font plus qu’un… Heureusement, il semble que ce ne soit toujours pas pour demain.