À votre avis : pourquoi l’Audi R8 n’a jamais été reconnue à sa juste valeur ?

Je ne comprends pas pourquoi cette supercar dotée d'un V10 en position centrale n'a jamais réellement connu le succès qu'elle aurait mérité ?

Jethro Bovingdon - Cédrik André
Publié le : 4 novembre 2024

Ça y est, c’est arrivé, j’ai conduit ma dernière Audi R8 neuve. L’ultime version, la R8 GT, est arrivée à la rédaction par un beau matin ensoleillé. Et est repartie une semaine plus tard avec un de ses flaps carbone pendant lamentablement, souvenir d’une gentille mamie qui, pour sa défense, se sentait terriblement mal d’avoir « cabossé ma belle auto ». Désolé Audi ! Je me sens terriblement mal aussi. Pour cette pauvre petite mamie (un peu), et parce que la R8 est désormais une chose du passé (beaucoup !). Et rendez-vous compte, même cette phrase tant redoutée « sera réinventée en tant que véhicule électrique » n’a plus été associée à la R8 depuis un certain temps.

Bref, cette fois c’est fini, terminé, fertig, abgeschlossen, fertiggestellt… j’arrête, je vais me fouler un truc dans la bouche. Pourtant, la R8 n’a pas eu la reconnaissance qu’elle mérite. Pour certains, c’est une Lamborghini du pauvre, même si elle est meilleure que ses jumelles Gallardo et plus récemment Huracán (ok, les dernières Huracán sont aussi géniales). Pour d’autres, sont plus gros défaut est de ne pas être une 911. Forcément, vu comme ça, difficile de lutter. Peut-être avait-elle besoin d’une véritable version ultra-sportive mais pas forcément aussi radicale qu’une Abt X GT – une variante GT3 RS ou STO – pour rappeler aux gens le génie de la voiture standard. Audi a flirté avec l’idée d’une R8 ultime tout au long de la carrière du coupé sans jamais avoir suffisamment la foi d’exploiter tout son potentiel.

Pourquoi ? Qui sait. La R8 a connu un succès incroyable dans en catégorie GT3 et a remporté sept fois les 24 heures du Nürburgring. SEPT FOIS ! Comment ne pas décliner une version routière de la brillante R8 LMS ultra ? Qui aurait pu résister ? « Vous avez une… GT3 RS ? Ah ouais, sympa. Je viens de toucher ma R8 LMS ultra Straßenversion N24 edition. »

Est-ce à cause des acheteurs qu’Audi n’a pas sauté le pas ? Ou plus exactement du manque d’acheteurs potentiels ? Auraient-ils du mal à envisager de payer aussi cher un logo Audi ? Moins bruyante et voyante qu’une Lamborghini, et moins discrète qu’une 911, la R8 n’a jamais réussi à se frayer un chemin dans le cœur des passionnés. Au lieu de cela, les gens qui aiment les voitures et qui ont les poches pleines font la queue pour payer plus cher que le prix affiché pour les dernières nouveautés de chez Ferrari ou Porsche. Encore et encore.

Alors, est-ce réellement la faute de l’acheteur de supercar qui se comporte en mouton ? Je ne pense pas. L’impact limité de la R8 est, à mon sens, dû à Audi. La R8 devrait être une icône en or massif. Un nom né au Mans et ensuite donné à la meilleure voiture de route jamais produite par Audi, et de loin. À son lancement, elle avait réussi à faire de la Porsche 911 une sportive presque… ordinaire. Quelle autre voiture de sport dans l’histoire moderne peut en dire autant ? La R8 aurait dû être aimée, nourrie, et évoluer plus rapidement pour pouvoir continuer de tenir tête à n’importe qui. Au lieu de cela, on l’a laissée tomber en désuétude, lentement mais surement. Pourquoi les clients potentiels chériraient-ils un modèle si négligé par son propre constructeur ?

La R8 GT de 612 ch n’est pas exactement timide. Mais même pour ses derniers instants, la merveille à moteur central d’Audi n’a pas droit à un feu d’artifice avec une version totalement débridée de son merveilleux V10 5.2. Ça reste un exercice d’optimisation. Jusqu’au bout, l’étoile la plus brillante d’Audi aura été atténuée par ceux-là mêmes qui l’ont créée. À moins que…

Audi ? Il ne vous resterait pas une grenade encore goupillée par hasard ?!?

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