Les meilleures James Bond cars, chapitre 1 : l’Aston Martin DB5

Six voitures, une par époque, une seule gagnante à la fin. On commence avec la monture emblématique de Sean Connery

Jason BARLOW • Niels de GEYER
Publié le : 27 septembre 2021

« James Bond est une arme au service d’un gouvernement, résumait son créateur Ian Fleming. Il est calme, dur, sans scrupule, sarcastique et fataliste. Il aime les paris, le golf et les voitures de sport. »

Autant de traits respectés et interprétés librement tout au long des 24 films dans lesquels l’espion le plus célèbre du monde est apparu en 58 ans. Le 25e, No Time To Die (Mourir peut attendre) arrive enfin en salle la semaine prochaine. Daniel Craig y incarne pour la dernière fois un 007 en plein ascenseur émotionnel, tandis que les équipes de cascadeurs et de production ont – encore – tenté de réinventer l’essence d’une course-poursuite. Spoiler : celle de Mourir peut attendre est sans doute la plus spectaculaire jamais vue dans un James Bond (et ce n’est pas peu dire).

Ça nous a fait réfléchir. Six acteurs ont joué 007, et ils ont tous eu droit à une co-star à quatre roues castée avec soin. C’est même sans doute devant des rediffs de vieux James Bond que beaucoup d’entre nous ont contracté le virus de l’automobile à l’âge tendre. Il y a des débats sans fin chez les fans pour savoir qui est le meilleur James Bond, mais quel James Bond a eu la voiture la plus cool ? Top Gear en a choisi une par acteur et les a réunies dans le même espace-temps pour explorer leur histoire et se livrer à une étude quasi scientifique. Ou totalement subjective, on ne sait pas trop. On attaque avec la DB5 de Sean Connery.

Photos : Mark Riccioni et John Wycherley

Quand les producteurs commencent le casting du premier James Bond, Dr No (1962), Cary Grant et James Mason ont tous deux été approchés, mais aucun ne déborde d’enthousiasme, sans parler de convenir pour le rôle. « Franchement, aucun des acteurs britanniques que j’avais vus, malgré leur talent, ne dégageait la virilité requise pour Bond, expliquait le producteur Albert Broccoli. Pour parler crûment, Sean avait les couilles pour le rôle. »

Même si les deux premiers films font un carton, ce n’est qu’à partir de Goldfinger (1964) que la franchise prend sa dimension de blockbuster, et que Sean Connery devient une superstar. Goldfinger réunit tous les ingrédients qui définiront désormais un bon James Bond : le méchant, les décors, la Bond girl, et bien sûr la voiture.

L’Aston Martin DB5 est la première vraie Bond car, ne serait-ce que parce qu’elle a popularisé des gadgets devenus incontournables : les mitraillettes, les découpe-pneu, le bouclier pare-balles, le siège éjectable… Dans les livres de Fleming, Bond conduit généralement une Bentley, mais l’évocation d’une Aston dans le roman Goldfinger a titillé l’inspiration du chef décorateur du film, le génial Ken Adam.

« J’ai fait un croquis de la voiture, et j’en ai discuté avec [le responsable des effets spéciaux] John Stears, a-t-il raconté. J’avais une Jaguar qui était constamment beugnée par des voisins de parking indélicats. Mettre des flingues et des béliers hydrauliques sur l’Aston Martin, c’était un peu un exutoire… Je suis moi-même fou de voitures de sport, donc trouver des idées de gadgets n’était pas un problème. C’étaient juste mes propres fantasmes ! »

La marque se fait prier au début. Elle vient de lancer la DB5, avec son 6 cylindres en ligne 4 litres porté à 286 ch et sa carrosserie Touring revue par Federico Formenti. Le directeur général Steve Heggie finit par se laisser convaincre et par prêter deux autos à la production, dont l’une est d’ailleurs le prototype originel de la DB5. La voiture à gadgets est transformée en six semaines par une petite équipe de magiciens des effets spéciaux, utilisant des mécanismes pneumatiques, hydrauliques, de l’acétylène et de l’oxygène pour tout faire fonctionner. Ça ne laisse pas beaucoup de place. Un membre de l’équipe doit même se faxer dans le coffre pour déclencher l’écran de fumée. « Quand j’ai expliqué mes intentions aux gars, ils ont cru que j’avais pété les plombs », raconte Stears.

Après l’avoir vue multiplier les exploits à l’écran, conduire la DB5 de nos jours se révèle une expérience étonnamment posée. Il s’agit de toute évidence plus d’une GT (de surcroît une GT de 56 ans) que d’une sportive. Si sa ligne est son premier atout, ça se joue de peu avec le râle du double arbre à l’admission. Le million de dollars que vaut aujourd’hui une DB5 parfaitement restaurée paraît moins délirant une fois juché sur ses fauteuils en cuir molletonné, déboussolé par son ergonomie farfelue, un œil dans le minuscule rétroviseur perdu loin sur l’aile avant.

Le tournage de la fameuse scène de poursuite nocturne de la DB5 commence le 9 mars 1964 à Black Park, un bois de 250 hectares en Angleterre jouxtant les studios Pinewood et figurant les environs du QG suisse d’Auric Goldfinger. La dernière scène tournée par Sean Connery pour Goldfinger est celle de la mort de Tilly Masterson, au même endroit, le 21 juillet. Les derniers plans du film sont mis en boîte le 12 août, le jour même de la mort de Ian Fleming. Son œuvre est sur le point d’entrer dans l’Histoire.

Gadgets : 10/10
Perfs : 6/10
Charme : 9/10
Drift : 8/10
Cascades : 6/10
Popularité : 10/10
Total : 49

Rendez-vous cette semaine sur TopGear-magazine.fr pour les voitures de George Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig…

Top Gear
Newsletter

Recevez les dernières news, tops et exclusivités sur votre adresse e-mail.

Je m'inscris