Vous vous rappelez le Z3 M Coupé ? À la fin des années 1990, BMW avait transformé son roadster en un sculptural break de chasse, animé dans sa version haut de gamme par le 6 cylindres en ligne 3,2 l de la M3. Il n’était peut-être objectivement pas aussi amusant à conduire que cette dernière, et il s’est beaucoup moins bien vendu, mais c’est tout de suite devenu une voiture culte, dont jamais vous ne nous entendrez dire du mal.
Si vous voulez malgré tout médire sur un break de chasse un peu barré, Brabus vient d’appliquer la même recette à la Mercedes SL, mais en renversant tout le pot de whey dans la marmite. Dites bonjour à la Rocket GTS.
On ne sait encore trop qu’en penser. D’un côté, on ne peut que féliciter Brabus d’avoir ressuscité un genre trop peu prisé, et d’avoir doté par la même occasion la SL d’un coffre quasi-familial. Mais de l’autre, ce hayon bardé de becquets, mal ajusté autour des feux arrière et au-dessus de sorties d’échappement ourlées de LED rouges, comment dire… On sait bien que c’est Halloween, mais tout de même.
Outre cette carrosserie fermée et cette poupe de break, la Brabus Rocket GTS se distingue de la SL par sa carrosserie tout en fibre de carbone aux ailes et aux boucliers bodybuildés. De quoi en faire selon le constructeur « le premier hyper-break de chasse de grand tourisme à la structure en carbone brut dans l’histoire de Brabus ». Plutôt restreint, comme niche, mais ce n’est pas faux.
À bord, les places arrière de secours sont toujours là – rappelons que la SL est redevenue une 2+2 –, mais Brabus ne communique pas sur le volume du coffre. C’est ballot. On ne saura pas non plus si la banquette arrière est rabattable comme dans la nouvelle AMG GT (elle aussi désormais une 2+2), mais ce serait tout naturel sur un shooting brake. Pour la finition, c’est encore du carbone partout là où il n’y a pas de cuir grainé/molletonné/perforé, ou d’Alcantara.
La Brabus Rocket GTS est basée sur la plus puissante de toutes les Mercedes-AMG SL, la 63 S E Performance. Il s’agit donc d’une hybride rechargeable associant un V8 biturbo (passé de 4 à 4,5 l pour l’occasion) à un moteur électrique sur l’essieu arrière (sans doute alimenté par la même batterie 6,1 kWh que sur la SL). Total : 1 000 ch et et 1 820 Nm, bridés à « seulement » 1 620 Nm pour préserver la boîte automatique à neuf rapports et la transmission intégrale. À comparer aux misérables 816 ch et 1 420 Nm de la souffreteuse SL 63 S E Performance de série.
Selon Brabus, la Rocket GTS passe de 0 à 100 km/h en 2,6 s (- 0,3 s) et elle est bridée électroniquement à 317 km/h, ce qui n’est sans doute pas plus mal.
Un exemplaire est d’ores et déjà à vendre sur le site de Brabus pour la modique somme de… 945 762 euros. Et 50 centimes. Soit le prix d’une trentaine de BMW Z3 M Coupé d’occasion.