Si l’on en croit les essais d’époque, la Ferrari 348 n’était pas une bonne Ferrari. Certains ont même laissé entendre que c’était alors le pire produit que Ferrari ait développé depuis longtemps. « C’était clairement le pire produit que Ferrari ait développé depuis longtemps », a un jour estimé l’ancien patron de la marque Luca di Montezemolo.
Alors qu’il prenait les rênes de Ferrari, ce dernier s’est attelé à retravailler cette voiture, devenue alors l’une des Ferrari à moteur central les plus légendaires sous la forme de la 355 en 1994. C’était il y a trente ans, et quelqu’un a encore souhaité la peaufiner. Ceci est la 355 by Evoluto.
Evoluto, c’est un spécialiste britannique de « la restauration méticuleuse et [de] la modernisation de supercars iconiques », et c’est exactement ce qu’il a fait avec la 355.
Ou plutôt avec votre 355, puisque c’est le client qui doit fournir la voiture donneuse. Elle est ensuite complètement démontée, évaluée, nettoyée puis renforcée à coups de carbone pour améliorer sa rigidité torsionnelle de 23 %. C’est un peu comme Wolverine et l’adamantium, si vous voulez.
Contrairement à Wolverine, la 355 by Evoluto est animée par une version complètement revue du sublime V8 3,5 l à vilebrequin plat, qui débouche sur un échappement en titane. Au total, plus de 200 pièces ont été redessinées ou remplacées pour faire passer la 355 de 380 ch dans sa version originelle à 420 ch, le tout avec « une fiabilité du XXe siècle », promet Evoluto, et une meilleure réactivité.
La boîte manuelle à six rapports a elle aussi été revue et les freins renforcés (jusqu’à des disques carbone-céramique en option) derrière des jante de 19 pouces sur mesure dans l’esprit des originales. Le câblage a également été refait, au service d’une électronique développée en interne.
Comme vous l’aurez remarqué, la carrosserie a été subtilement musclée, et pas par n’importe qui. Ce nouveau dessin est l’œuvre de môssieur Ian Callum. Enfin, de son entreprise Callum Designs. Des panneaux en fibre de carbone contribuent à faire tomber le poids de la 355 à 1 250 kg, un quintal de moins qu’à l’origine.
Les voies ont été élargies, les entrées d’air aussi. Une nouvelle lame avant fait son apparition, de nouveaux rétroviseurs, en même temps que des LED dans les phares escamotables et des ouïes façon 288 GTO sur les ailes arrière. Tout sera bien évidemment personnalisable, à l’extérieur comme à l’intérieur.
« La 355 était iconique en 1994, et trente ans plus tard nous l’avons redéveloppée aux standards d’un grand constructeur », explique le directeur technique d’Evoluto Amjad Ali. Qui a passé sept ans chez le préparateur Porsche Gunther Werks, pour info.
« La 355 by Evoluto est un programme qui non seulement fait honneur à l’héritage classique d’une supercar italienne iconique, mais offre aussi à nos clients un parcours de personnalisation unique », a déclaré Darren McDermott, président de la maison mère DRVN Automotive Group. Cette dernière possède aussi Boreham Motorworks, à qui l’on doit notamment une Ford RS200 et une Escort mk1 restomodées.
Le prix dépendra bien sûr des exigences de chaque propriétaire, mais seuls 55 exemplaires seront ainsi retravaillés. La 355 n’était assurément pas le pire produit développé par Ferrari depuis longtemps. C’était même, pour beaucoup (dont nous faisons partie) l’une des meilleures Ferrari à moteur central arrière jamais construites. Evoluto l’a-t-il encore améliorée ? Le mieux est-il l’ennemi du bien ? Vous avez quatre heures.
