Qu’est-ce que c’est ?

La Corvette à moteur central arrière était un serpent de mer depuis des années, voire des décennies. Il aura fallu attendre 2020 pour qu’elle devienne une réalité. On aurait pu penser que cette volte-face serait accompagnée d’un changement de nomenclature, mais non. C’est juste la nouvelle Corvette, baptisée C8 comme si de rien n’était. La version d’entrée de gamme s’appelle Stingray, le pack Performance Z51. La routine.

Cependant, n’allez pas penser que cette voiture ait quoi que ce soit de commun avec la C7, hormis son nom. La Corvette C8 est à la C7 ce que le champagne est au Coca : un produit totalement différent, avec une saveur qui n’a rien à voir.

Ainsi, quand la C7 ne pouvait jamais s’empêcher de gronder et de fulminer, la C8 est presque silencieuse. Quand on hausse le rythme, la brutalité parfois imprévisible de la C7, capable de passer du sous- au survirage sans prévenir, est remplacée au volant de la C8 par un des réponses parfaitement linéaires et un ressenti cristallin qui rendent le comportement de la ‘Vette infiniment plus précis. C’est une meilleure voiture, ça ne fait aucun doute.

Mais est-ce une meilleure Corvette ? Si une Corvette est censée avoir des manières et un bruit de muscle car tout en offrant des perfs de supercar, alors je dirais que non. On a perdu des choses en route, de mauvaises mais aussi de bonnes. Certes, on ne peut pas lutter contre le progrès, et tout finit par perdre de son charme initial au fil des évolutions. Rappelez-vous la levée de boucliers quand Porsche a osé passer au refroidissement par eau sur la 996. D’après les chiffres, c’était une meilleure voiture que la 993 qu’elle remplaçait. Mais allez donc voir laquelle cote le plus haut vingt ans après… Un indice : ça se termine par un 3.

Faut-il pour autant se ruer sur les dernières C7 avant que la C8 débarque en Europe ? Non plus. Cette Stingray n’est qu’un début, et la C8 a encore beaucoup de choses à nous offrir…

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