Au volant

Dans ce monde, il y a des GT à moteur avant qui valent le coup d’être conduites. Mais objectivement, il est rare que les sensations qu’elles délivrent soient si éloignées d’une (bonne) berline (très) sportive. C’est une différence de degré, pas de nature.

Or la McLaren GT tient la route comme une supercar à moteur central. Plus que ses performances, c’est cela qui la distingue de n’importe laquelle des autos que l’on vient d’évoquer.

Elle est agile, vire impeccablement à plat, ne cède jamais au sous-virage, passe sa puissance au sol avec un zèle implacable. Oui, les ressorts avant assouplis se traduisent par des réactions un poil moins tranchantes à l’inscription que sur une 570S, disons. Un poil.

Mais une fois dans le virage, on s’émerveille toujours sur cette direction fabuleuse. À mesure qu’on peaufine son angle de sortie, on sait absolument tout ce qui se passe sous les roues, la moindre bosse, la moindre variation d’adhérence. Pendant ce temps, la voiture dans son ensemble conserve un équilibre parfait, partage équitablement la tâche entre les quatre pneus tout en pivotant autour de vos hanches.

Cela ne l’empêche pas d’être extrêmement confortable, notamment sur le réglage le plus souple de l’amortissement piloté. Elle ne talonne pas sur les bosses, ni ne vibre sur mauvais revêtement. C’est bien simple, elle est plus moelleuse que la plupart des berlines. Même les bruits de roulement sont bien contenus.

La GT a beau être diaboliquement précise dans le sinueux, sa direction n’est pas trop directe ou trop nerveuse, avec juste ce qu’il faut de poids autour du point milieu. La géométrie de suspension revue profite aussi à la stabilité. Il s’agit donc d’une voiture aussi docile sur une autoroute venteuse que sur dans les lacets d’une route de col. Avec la garde au sol réglable, cela en fait le châssis rêvé pour les voyages au long cours comme pour les virées dans l’arrière-pays.

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