Mercedes GLS 400d

La "Classe S des SUV" est un bon gros géant. Mieux qu'un BMW X7 ?

Tom HARRISON • Niels de GEYER
Publié le : 24 juin 2019

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Aussi accueillant qu'il est imposant, le nouveau GLS est une très belle machine à voyager nombreux, dans le plus grand confort. À condition d'avoir le budget et le box qui vont avec.

Qu’est-ce que c’est ?

Une énooorme Mercedes, voilà ce que c’est. Plus longue (5,21 m) et plus large (1,96 m) que jamais, la « Classe S des SUV » (dixit Mercedes) est l’un des véhicules les plus massifs du marché européen.

Le GLS est tout simplement colossal. Trop pour nos centres-villes et nos parkings, d’ailleurs. Un détail : le géant de Stuttgart est avant tout conçu pour les Etats-Unis, où il est produit (dans l’Alabama) et où nous l’avons pris en main. Là-bas, il ne semble pas plus encombrant qu’une Clio à Paris intra muros.

Il trouvera sur sa route les Range Rover et Tesla Model X, estime Mercedes. Et bien sûr le nouveau X7, son exact équivalent dans la gamme BMW. Les clients des versions huppées d’un Land Rover Discovery, Audi Q7 ou Volvo XC90 auront également de quoi hésiter.

L’avantage de ce gabarit maousse, c’est l’espace à bord. Le GLS est aussi vaste à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec de la place pour sept adultes et leurs effets (355 l de coffre sous tablette en 7 places, 890 en cinq places, 2 400 sous pavillon tous sièges rabattus).

Notez qu’il ne s’est pas toujours appelé GLS. Lancée en 2006, la première génération avait été baptisée GL. Le badge GLS est apparu lors du restylage de la deuxième, en 2015, à la faveur du changement de nomenclature qui a vu le GLK se muer en GLC, et le ML en GLE.

 

Au volant

On ne se rend pas vraiment compte du gabarit de ce monstre aux Etats-Unis, où il paraît tout petit à côté des Chevrolet Suburban et Ford F-150.

Comme la Classe S, le GLS met l’accent sur le confort et le raffinement, tout en faisant ce qu’il peut pour masquer sa masse et sa taille. Par exemple avec la suspension optionnelle e-Active Body Control 48 V, étrennée par le GLE, qui maintient l’assiette de la voiture dans les virages et scanne la route à l’avance pour anticiper les bosses. En tout-terrain (où les capacités du GLS sont impressionnantes), elle permet aussi à la voiture de twerker littéralement pour se désembourber, ou de régler la hauteur de caisse.

Quelle que soit la suspension (et la taille des jantes, qui peut atteindre 23 pouces), c’est une voiture extrêmement confortable. Comme tout bon SUV du genre, le GLS avale la route avec certes quelques mouvements de caisse mais une stabilité imperturbable en toute décontraction. Un formidable vaisseau au long cours, avec des sièges moelleux à souhait, des bruits aérodynamiques très bien contenus (a fortiori pour un SUV) et des moteurs coupleux et discrets. Au lancement début 2020, on pourra choisir entre deux six-cylindres en ligne Diesel, les 350d (286 ch) et 400d (330 ch). C’est ce dernier, dont on a déjà pu apprécier les qualités sous le capot des Classe S, E, G et GLE (on en oublie certainement) qui anime notre modèle d’essai, et c’est une crème. Débordant de vigueur (700 Nm à 1 200 tr/min), doué d’une sonorité pas désagréable en charge, voilà un couple presque parfait à condition de ne pas s’attendre à des performances décoiffantes (0 à 100 km/h en 6,3 s, 238 km/h). C’est qu’il faut mettre en branle les 2 490 kg de la bête…

Outre un GLS 580 avec un V8 essence de 489 ch (qui viendra répondre au X7 M50i), il y aura une version AMG un jour ou l’autre, avec un V8 aux alentours de 600 ch. Une version (encore plus) huppée Maybach est également prévue, comme sur la Classe S dont le GLS se veut le pendant chez les SUV.

Tous les moteurs sont associés à une boîte automatique à huit rapports, fluide et réactive à souhait 95 % du temps mais parfois débordée quand on lui demande un kick-down.

 

À bord

Les GLE et le nouveau GLB ont beau proposer eux aussi sept sièges, le GLS est le seul SUV Mercedes qui puisse accueillir confortablement des adultes à toutes les places. Selon la marque, on peut ainsi loger deux êtres humains d’1,94 m au deuxième rang si l’on prend soin d’avancer les sièges au maximum. Les sièges en question peuvent aussi être chauffants et bénéficier de leur propre platine de climatisation. On y accède sans difficulté mais avec un peu de patience, le temps que les sièges coulissent électriquement.

Un ingénieux système de micros permet au conducteur de converser avec les passagers du fond sans élever la voix. Mais ne le dites pas à vos enfants, on ne sait jamais ce qui pourrait leur passer par la tête une fois qu’ils auront trouvé les micros.

Aux Etats-Unis, les GLS sont livrés en standard avec six places, parce qu’apparemment les Américains aiment bien pouvoir se balader entre les deuxième et troisième rang. En France, on partira sur une configuration sept places plus conventionnelle. Dans tous les cas, il y a de l’espace à toutes les rangées. Avec tous ces écrans et les sièges massants optionnels aux appuie-tête extramoelleux, on pourrait presque se croire dans une Classe S, en plus haut et plus aéré. Pour chipoter, cet habitacle manque peut-être d’un soupçon d’opulence pour que le GLS puisse vraiment prétendre au titre de Classe S des SUV, mais la version Maybach devrait y remédier.

La planche de bord est ainsi la même que celle du GLE, avec ses deux grands écrans : un pour l’instrumentation, l’autre pour le système infotainment MBUX, en train de se généraliser à toute la gamme après ses débuts sur la Classe A en 2018. On attendra un essai de la version française pour voir si la commande vocale tient (enfin) ses promesses.

Pour le reste, une fois configuré à votre main et l’ergonomie appréhendée (les petits touchpads sous les pouces au volant, celui au pied de la console centrale, l’écran central tactile), on apprécie la qualité des écrans et le toucher des divers commodos. Là encore, la qualité perçue n’atteint pas tout à fait celle d’une Classe S.

 

Budget

Mercedes n’a pas encore dévoilé les tarifs du nouveau fleuron de ses SUV, mais ils devraient flirter avec les 100 000 € dès l’entrée de gamme. N’oubliez pas de garder de la marge si vous voulez profiter des sièges massants et ventilés, de la navigation à réalité augmentée, d’un chargeur à induction, d’écrans aux places arrière, d’un maximum de onze ports USB ( !) ou du pack off-road (avec sa gamme de rapports courts, son contrôle de vitesse en descente, et ses modes de conduite dédiés au tout-terrain). Côté consommation, Mercedes promet 7,6 l/100 km en consommation mixte. Ne comptez évidemment pas échapper au malus maximum de 10 500 €.

 

Verdict

Le plus gros de tous les Mercos est un excellent cru. Son gabarit généreux lui permet d’offrir un sens pratique inégalé, et on a rarement voyagé aussi agréablement (et avec autant de bagages) au troisième rang d’un SUV. Voilà un remarquable croiseur longue distance, avec des sièges et des moteurs qui se prêtent à l’exercice. De surcroît, il est plus agréable à regarder que son principal concurrent, le BMW X7. Si ses dimensions ne sont pas rédhibitoires, que vous appréciez l’interface MBUX et que vous n’avez pas l’intention de conduire cette énorme chose à un rythme trop enlevé, notre seule réserve concerne son leitmotiv : sur une auto vendue en tant que « Classe S des SUV » (et pas comme un simple GLE XXL), on aurait par exemple bien vu des sièges arrière façon classe affaires comme sur la berline éponyme.

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