Comme cadeau de bienvenue dans une entreprise, une Ferrari F40, c’est quand même mieux qu’un déjeuner au kebab du quartier. Fraîchement couronné pour la troisième fois avec McLaren en 1989, Alain Prost est alors parti chez Ferrari, où on lui a donné les clefs de ce monstre sacré.

Même si l’histoire s’est mal terminée avec la Scuderia, elle a donc commencé avec, dans le décor, l’une sinon la Ferrari la plus révérée de l’histoire. Un statut qui n’a fait ni chaud ni froid à Prost si l’on en croit RM Sotheby’s. « M. Prost a pris livraison de la Ferrari mais ne l’a jamais utilisée, la vendant très peu de temps après », explique le courtier. Donc même si elle était immatriculée à son nom en France, cette F40 ex-Prost… n’a jamais été conduite par Prost.

Comment on peut avoir une F40 dans son garage et ne pas se laisser tenter au moins une fois, cela reste une énigme. En revanche, on sait que la F40 et son V8 2,9 l biturbo de 487 ch ont ensuite été vendus à l’homme d’affaires britannique Graham de Zille, collectionneur de Ferrari et pilier du Ferrari Challenge. Avant de lui transmettre sa F40, Prost en a signé le toit. On distingue encore son sceau au-dessus de la portière gauche.

Ensuite, la F40 a connu plusieurs propriétaires au Royaume-Uni avant de repartir à Maranello en 2016 à l’occasion du 70e anniversaire de la marque. Elle a alors terminé deuxième d’un concours à Fiorano. Elle est ensuite revenue en France, où elle coule actuellement des jours heureux.

Ou pas : avec moins de 6 000 km au compteur, la pauvre ne doit pas souvent être emmenée en promenade. Il s’agit apparemment d’une version « no cat & no adjust » (sans pot catalytique ni suspension réglable), la plus convoitée. Ajoutez-y un quadruple champion du monde de F1 comme premier propriétaire et vous avez une perle rare, cotée entre 2,5 et 3 millions d’euros par RM Sotheby’s.