Ford revient en F1 avec Red Bull
Gros coup pour la Formule 1 : Ford fera son retour en 2026 en tant que "partenaire technique" de l'écurie championne du monde.
Après la déclaration d’intention de Cadillac et Andretti le mois dernier, c’est cette fois une nouvelle autrement consistante qui vient secouer le microcosme de la Formule 1 : Ford reviendra en 2026 avec Red Bull, 22 ans après son dernier Grand Prix dans la discipline en tant que motoriste.
C’est une nouvelle qui fera chaud au cœur de tous les fans de sport auto puisque malgré sa longue absence, Ford, en partenariat avec Cosworth, reste le troisième motoriste le plus titré de la discipline avec 10 couronnes constructeurs (le dernier avec Williams en 1981), voire le deuxième en titres pilotes (13, dont le dernier avec Schumacher et Benetton en 1994). Le tout via 176 victoires entre 1967 et 2003.
Comme Cadillac, Ford justifie sa décision par l’explosion de l’audience de la F1, notamment aux États-Unis (merci Netflix), mais aussi son intérêt pour l’hybridation et les carburants durables.
« Le retour de Ford en Formule 1 avec Red Bull Racing correspond à la direction que nous prenons en tant qu’entreprise avec des véhicules et des expériences client de plus en plus électriques et connectés « , a déclaré le PDG Jim Farley. « La F1 sera une plate-forme incroyable pour innover, partager des idées, transférer des technologies et s’engager auprès de dizaines de millions de nouveaux clients. »
Ford construira-t-il des moteurs pour Red Bull ? Probablement pas. Rappelez-vous, tandis que Honda commençait à plier bagages, Red Bull mettait sur pied une nouvelle division Powertrains pour développer et fabriquer ses propres moteurs en toute autonomie. Cette dernière planche déjà comme tout le monde sur le V6 hybride de 2026, année du prochain changement réglementaire majeur.
Le rôle de Ford reste encore obscur. Selon le communiqué, l’ovale bleu « apportera son expertise technique dans tous les domaines tels que le développement du moteur à combustion interne, la technologie des cellules de batterie, les moteurs électriques, le logiciel de contrôle de l’unité de puissance et l’analyse des données ». En pratique, le géant américain devrait se contenter d’apposer son logo sur le capot des monoplaces autrichiennes sans s’ingérer dans les affaires de l’écurie qu’il finance, comme il en a l’habitude en WRC avec M-Sport depuis plus de deux décennies (ou avec Cosworth en F1 par le passé). À Detroit, on laisse faire les pros.
Tout le contraire de Porsche, pressenti pour s’allier avec Red Bull et en prendre à terme le contrôle avant que l’écurie ne rompe les négociations à l’été 2022. Milton Keynes tient farouchement à son indépendance, qu’elle considère comme une condition sine qua non de sa compétitivité. Avec Ford, Red Bull aura le beurre et l’argent du beurre, sans les palabres avec la crémière.
« C’est fantastique d’accueillir à nouveau Ford en Formule 1 grâce à ce partenariat », a quant à lui déclaré Christian Horner, directeur de Red Bull Racing. « En tant que motoriste indépendant, avoir la possibilité de bénéficier de l’expérience d’un motoriste de renommée mondiale comme Ford nous place en bonne position face à la concurrence. Ford est un constructeur riche d’une histoire automobile qui s’étend sur plusieurs générations. De Jim Clark à Ayrton Senna et Michael Schumacher, la lignée parle d’elle-même. Pour nous, Red Bull Powertrains, ouvrir le prochain chapitre de cette dynastie – en tant que Red Bull Ford – est extrêmement excitant. 2026 est encore loin, mais pour nous le travail commence déjà alors que nous nous tournons vers un nouvel avenir pour Oracle Red Bull Racing. »
La Formule 1 dans son ensemble ne peut que se réjouir de ce retour d’un grand nom. « La nouvelle […] est formidable pour la discipline et nous sommes ravis de la voir rejoindre tous les partenaires automobiles de premier plan déjà présents en Formule 1, a déclaré son PDG Stefano Domenicali. Ford est une marque globale avec un héritage incroyable en course et dans le monde automobile, et ils voient la valeur considérable que notre plate-forme propose avec plus d’un demi-milliard de fans à travers la planète. »
Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem y est aussi allé de son petit mot de bienvenue. « Peu de constructeurs ont une histoire aussi fameuse dans le sport automobile que Ford. Les voir revenir dans le championnat du monde de Formule 1 est une excellente nouvelle. Cela confirme le succès d’une réglementation mécanique 2026 qui fait la part belle à la soutenabilité et au spectacle. Et bien sûr, susciter toujours plus d’intérêt aux États-Unis est important pour la croissance de la discipline reine du sport automobile mondial. »
Bref, pour une nouvelle, c’est une bonne nouvelle.
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