Formule E : c’est la « qualité » du son qui compte, pas la quantité

Selon le patron de l'écurie Nissan, le bruit des monoplaces de Formule E relève plus du "divertissement" que du sport mécanique traditionnel, et c'est très bien ainsi.

Vijay Pattni
Publié le : 17 août 2023

La Formule E devrait-elle investir pour que ses voitures émettent un son plus intéressant et plus engageant ? Ne pas se contenter de singer un moteur thermique (comme Abarth sur sa nouvelle 500e, par exemple) mais développer quelque chose de plus original, plus futuriste, à la manière de Hans Zimmer chez BMW ?

Pas besoin, estime Tommaso Volpe, patron de l’écurie Nissan. « Personnellement, je pense qu’elles font déjà un beau bruit, même si bien sûr on ne peut pas le comparer à celui d’un V12, a-t-il déclaré à TopGear.com. Mais le son mécanique d’une Formule E est déjà intéressant. Je pense qu’il est plus dans l’esprit de l’événement, où le public joue également un rôle. »

« Dans un sens, on entend mieux la foule. C’est plus mélangé, plus ‘divertissement’, pas seulement du pur sport mécanique au sens traditionnel. »

Il admet qu’il faut plancher sur l’amélioration du son, mais pas pour en augmenter le volume. « La qualité du son n’a rien à voir avec le nombre de décibels, dit-il. C’est un peu désuet de considérer de cette façon le bruit des véhicules en général. Vous pouvez avoir une très bonne qualité de son sans qu’il soit particulièrement fort, mais au contraire plus doux et plus agréable. »

Il note que les ingénieurs considéreraient d’ailleurs un son trop puissant comme « un gâchis d’énergie ». « Si vous vendez au public et aux clients potentiels le fait que le son doive être plaisant, de bonne qualité mais pas fort – parce que cela veut dire que votre voiture n’est pas efficiente –, je pense que le point de vue changera complètement. »

Les deux pilotes Nissan en Formule E, comme par hasard, s’accommodent très bien du bruit de leur monoplace, ou plutôt de son absence. « Ce n’est évidemment pas comparable à un V12, concède Sacha Fenestraz, mais on s’y habitue. On n’a pas les vibrations d’un moteur thermique et c’est plutôt une bonne chose, ça ne me manque pas. En revanche, il y a beaucoup de bruits de roulement. Nos pneus n’ont pas beaucoup de grip, donc nous glissons beaucoup. Ça couvre parfois tout le reste, donc si dans le futur nous pouvions avoir des pneus plus silencieux, on pourrait vraiment entendre davantage le bruit du moteur électrique. »

« Quand on prend un vibreur, par exemple, on entend la voiture frotter, renchérit son équipier Norman Nato. Quand on bloque les roues, on peut exploiter le bruit du pneu. Il y a beaucoup de choses comme ça. Quand je pilote une Formule E, je n’ai pas l’impression que ça manque de son : il y a beaucoup d’autres bruits qu’on n’a pas avec un moteur thermique. »

Quitte à ne pas avoir un vrai bruit de moteur, qui vote pour que les Formule E fassent un bruit de TIE Fighter sous stéroïdes ?

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