Gran Turismo 7 : le test

Le mastodonte des jeux de course est de retour. Messieurs, démarrez vos PS5

La rédaction
Publié le : 12 mars 2022

Difficile de décrire l’engouement qui accompagne chaque sortie d’un vrai bon gros nouvel opus de Gran Turismo. On pourrait comparer ça aux films Star Wars, s’il n’y en avait pas eu 72 au cours de la dernière décennie, et de qualité très variable. Faute d’analogie satisfaisante, nous nous contenterons donc de souligner que c’est le plus gros événement de l’année sur le front des jeux vidéo de course.

Mais Gran Turismo 7 lui-même, sorti la semaine dernière sur Playstation 4 et 5, est-il à la hauteur des immenses attentes ? Oui et non. Rassurez-vous, la qualité globale reste inégalée. Les voitures sont les plus finement modélisées, les mieux texturées et les plus brillantes jamais vues dans un jeu vidéo. Leur pilotage est superbement intuitif, en particulier avec les manettes DualSense de la PS5 qui parviennent à retranscrire une quantité remarquable d’informations sous vos petits doigts boudinés. Freins bloqués, à-coups au passage des rapports, autant de sensations habituellement réservées aux possesseurs de volants haut de gamme.

Ce que les fans attendaient le plus, c’était le retour du mode GT, la partie « carrière »du jeu qui vous emmenait de l’achat d’une merguez d’occasion jusqu’aux plus hautes sphères de la course automobile. Il est de nouveau disponible sous la forme d’une « World Map », mais il y a eu un changement fondamental qui risque de frustrer ces mêmes fans. Encore plus que d’essayer de décrocher la médaille d’or sur les derniers permis…

Votre progression en mode solo est en effet désormais beaucoup plus cadrée que par le passé. Alors que vous pouviez autrefois gérer vos choix de voitures et de championnats aux petits oignons pour vous tailler un garage et une carrière qui vous ressemblent, le jeu vous tient maintenant la main en permanence. Cela le rend peut-être plus accessible aux novices, mais on se sent complètement entravé par rapport aux précédents modes GT, et ce jusqu’à la toute fin de la campagne. Et on se retrouve avec une accumulation de voitures bonus plutôt qu’un garage vraiment personnel.

On trouve aussi un système de roulette qui vous fera gagner soit de la menue monnaie, soit un arbre à cames pour votre Mazda Atenza soit… parfois une Mazda Roadster Touring Car (si, si !). Mais évidemment, rien ne vous empêche de « miner » des crédits en refaisant 127 fois la même course pour vous acheter la Skyline GT-R de vos rêve au plus tôt… un peu comme avant.

Et c’est dans ce mode GT, pardon World Map, comme dans les permis que la magie Gran Turismo opère. Les passages les plus frustrants, les plus agaçants, sont aussi les plus addictifs. Quand vous êtes à bout de nerf après avoir passé DEUX HEURES à tenter d’obtenir une £$%@!# de médaille d’or sur le Permis Super (ils auraient pu faire un effort sur le nom…), vous ne pouvez pas vous empêcher de vous dire « allez, je tente une dernière fois ». Et pendant ce temps, votre manette SAIT qu’elle joue réellement sa vie à chaque tentative… Vous avez dit maso ?

Au chapitre des reproches, on voulait aussi vous parler de l’intelligence artificielle toujours aussi… artificielle. La conduite sur circuit est remarquablement immersive, les possibilités de réglages et de préparation sont plus étendues que jamais et nous avons été particulièrement impressionnés par la gestion de la météo (qui peut changer en cours de course et selon les zones du circuit) et de la transition jour/nuit. Ces deux variables permettent d’enrichir considérablement l’expérience en vous faisant redécouvrir des circuits que vous avez déjà limés pendant des centaines de tours. Et tant mieux, car une bonne partie du contenu est repris tel quel du précédent GT Sport. Modéliser une voiture dans un Gran Turismo moderne étant l’équivalent numérique de peindre le plafond de la chapelle Sixtine, il n’est pas vraiment étonnant qu’il y ait si peu de nouvelles voitures. Dommage, mais avec 420 bolides, il y a déjà de quoi faire.

Mentionnons aussi l’arrivée d’un étrange mode Music Rally : vous devez finir chaque tronçon de circuit avant que la musique s’arrête. Non seulement ça n’a strictement aucun intérêt, même pour se détendre entre deux permis, mais la sélection de musique est assez bizarre. Et on ne voudrait pas avoir l’air pédants, mais le chant folklorique hongrois qui sature les enceintes noie complètement le bruit du moteur et rend d’autant plus facile de rater un rapport.

Rien de révolutionnaire, donc, mais le nouveau Gran Turismo reste ce jeu de course capable d’aspirer des heures et des heures de votre vie sans même que vous vous en rendiez compte, au détriment de votre travail, de votre famille et de votre hygiène personnelle. Il est aussi absolument magnifique sur Playstation 5 et, toujours sur PS5, les temps de chargements quasi inexistants sont un bonheur AB-SO-LU ! . On lancerait des courses rien que pour se rincer l’œil sur les voitures dans le replay… Ce qui, malheureusement pour vos dessous de bras, est susceptible de doubler encore le nombre d’heures que vous allez passer à écumer ce jeu exceptionnel et inépuisable. On vous aura prévenus.

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