La nouvelle Mini est arrivée, et elle est encore moins mini que la précédente. L’occasion rêvée de me lancer dans une de mes diatribes ponctuelles sur la croissance sans fin des voitures et tout le mal que j’en pense.

Car il n’y a bien évidemment pas que la Mini. De plus en plus de voitures commencent à se trouver à l’étroit dans les 5 m d’une place de parking standard. Grosso modo, une Peugeot 308 fait 4,40 m, une 508 4,75 m. En créneau, ça ne laisse plus beaucoup de marge. En bataille, de plus en plus de voitures sont désormais trop larges pour que l’on puisse sortir autrement qu’en se faxant par le mince espace laissé à l’ouverture de la portière. Par ailleurs, plus une voiture est longue et large (et haute…), plus elle est lourde. À tel point que certains parkings aériens des années 1960-70 vont avoir besoin de travaux de renfort pour accueillir les légions de SUV électriques qui sont à nos portes.

Ça, c’est pour le stationnement, mais il ne vous aura pas échappé que le cœur de métier de TopGear, c’est plutôt la conduite. Or, sur une petite départementale, une voiture trop large gâche tout le plaisir. En ville, c’est un casse-tête supplémentaire pour manœuvrer. Si les deux-roues sont à ce point plus rapides pour relier un point A à un point B dans une métropole moderne, c’est d’abord une question de largeur. Une voiture aussi courte qu’une moto n’avancerait pas plus dans un bouchon. Alors qu’une moto aussi longue qu’une voiture, si.

Quant au poids, c’est un cercle vicieux, et ce n’est pas faute de le répéter à longueur d’essais. Globalement, une voiture fait la même taille que le modèle du dessus 25 ans auparavant. Une Polo fait la même taille qu’une Golf de l’époque, un X3 la même taille qu’un X5. La nouvelle Classe C est aussi imposante qu’une Classe E de l’an 2000. D’où la nécessité d’augmenter la puissance. Donc de renforcer le refroidissement. La transmission. Les freins. Un poids supplémentaire qui annule une partie du gain de puissance et nuit à l’agilité, ce qui oblige les constructeurs à recourir à un antiroulis actif et à des roues arrière directrices… qui grèvent encore le poids. On n’en sort pas.

À quelle fréquence les gens ont-ils vraiment besoin du volume intérieur d’une grosse voiture ? Le reste du temps, c’est pour rien qu’ils beugnent leurs rétros, rayent leurs jantes, font un détour pour éviter une chicane trop étroite ou trouver un parking praticable, le tout en gâchant du carburant.
J’en viens à regretter ma bonne vieille Toyota Aygo, première du nom. Elle pesait moins de 800 kg, et c’était un jeu de ne pas lever le pied dans les chicanes. Avec une voiture neuve, il faut s’arrêter et se perdre dans les menus d’un écran tactile pour activer la caméra 360° si vous avez coché l’option. Les plus gros SUV électriques annoncent un poids total autorisé en charge de 3,5 t. Je soupçonne qu’ils sont conçus pour embarquer encore davantage, mais une homologation plus élevée demanderait le permis poids lourd…