Une supercar, c’est formidable. En tout cas tant qu’on reste sur de l’asphalte bien lisse. Sortez-la de son milieu naturel, en l’occurrence une route ou un circuit, et sa perfection s’évanouit aussi vite que, disons, l’essence qui s’écoule par le trou qu’une pierre a fait dans le réservoir lorsque vous avez tenté cette petite escapade hors bitume.

L’Italdesign Parcour prétendait résoudre ce dilemme : une supercar capable de distiller ses performances même sur des terrains (raisonnablement) hostiles. Si vous voulez notre avis, c’est du génie pur. Comme vous pouvez le déduire du peu d’Italdesign Parcour qu’on croise sur les routes, cette opinion n’est manifestement pas majoritaire. Et parce qu’on aime se faire du mal, on va tenter de comprendre pourquoi.

Commençons par le nom de ce concept, présenté au salon de Genève 2013. Il vient du parkour, cette discipline sportive visant à franchir des obstacles urbains tout en agilité, exaltée par des merveilles du septième art comme Yamakasi ou Banlieue 13 (merci encore, Luc). Plutôt bien choisi pour faire comprendre la vocation de cette supercar sur échasses, donc.

L’idée générale est on ne peut plus simple : une supercar sans les limites traditionnelles d’une supercar, capable de s’accommoder des pires revêtements ou des surfaces les moins praticables. Ce n’est pas non plus particulièrement original quand on pense aux Lancia Stratos et 037, aux créations d’Ariel ou de Bowler, aux Porsche 959 du Paris-Dakar ou cocorico, à la Mega Track.

Cette litanie d’authentiques bêtes de rally(cross)… et la Mega Track ne font que confirmer tout le génie du concept, non ? Ajoutez à ça une base Lamborghini, incluant un V10 5.2 atmosphérique de 550 ch : ça, c’est assurément le grain de folie sans lequel le génie ne peut pas s’épanouir.

Lamborghini lui-même a d’ailleurs réinterprété cette idée d’une Lambo tout-terrain avec le jubilatoire concept Sterrato en 2019. On a adoré, une fois encore, mais c’est évidemment resté un concept, comme la Parcour. Alors que pour lancer des super-SUV, il y a du monde. Soupir.