Il existe une armoire secrète chez Lamborghini dans laquelle se trouve le registre de tous les taureaux de combat depuis… bien longtemps à priori. Le nom de cette nouvelle hypercar hybride, la Revuelto, est un hommage à un taureau célèbre dans les arènes de Barcelone en… 1880. Revuelto, un mot qui peut avoir plusieurs sens parmi lesquels mélangé. « Nous avons pensé que c’était une bonne façon d’expliquer comment nous avons mélangé les deux âmes de cette voiture », nous a dit le PDG de Lamborghini, Stephan Winkelmann, en faisant référence à la complexe motorisation hybride de la voiture. Sauf erreur, revuelto fait aussi référence aux œufs brouillés mais je ne suis pas linguiste.
L’idée d’une Lamborghini hybride n’est pas nouvelle, on se souvient du concept Asterion de 2014. Et on a même déjà eu un avant-goût avec la série limitée Sián. Mais cette Revuelto est la première Lamborghini hybride de série. Bon, on ne parle pas de l’hybride de votre chauffeur Uber – sauf s’il a vraiment très bien réussi ! – mais de ce que Lamborghini appelle un HPEV pour High Performance Electrified Vehicule. Et quand Lambo parle de performances hybrides, on n’est pas sur l’autonomie en tout électrique – environ 13 km – mais de vraies performances. Elles auraient augmenté de 30%. Et les émissions seraient réduites dans les mêmes proportions. Et l’objectif de Lambo n’était pas de produire le lance-pierres le plus cher de l’histoire – avec vous dans le rôle de la pierre – mais de concevoir l’hypercar offrant l’expérience de conduite ultime.
Techniquement, on savait déjà que le cœur de cette Revuelto serait une motorisation hybride combinant un V12 6.5 atmo à trois moteurs électriques pour un total de 1015 ch avec une architecture particulière. La boîte 8 double-embrayage, qui intègre un des moteurs électriques, est montée transversalement derrière le bloc thermique. Les deux autres moteurs électriques, de 110 kW (150 ch) chacun, sont positionnés sur le train avant, ce qui permet à la Revuelto d’offrir une transmission intégrale tout en libérant le tunnel de transmission qui accueille désormais la batterie. Le but de ces moteurs est évidemment d’optimiser les performances mais pas qu’en accel’. Le torque vectoring – le vrai, pas celui qui joue des freins… – doit apporter un gap en agilité et en réactivité. Mais rassurez-vous la Lamborghini Revuelto va bien « pousser » comme disent les pros. 350 km/h en pointe et 2,5 secondes de 0 à 100 km/h.
Et le principe d’hybrider un V12 6.5 atmo… on trouve ça absolument GÉ-NIAL ! Pas le fait de l’hybrider. Mais dire « Vous voulez qu’on se mette à l’hybride ? Ok. Mais on va le faire à notre façon. Ici c’est Lambo donc la base sera avec un V12 atmo ! »
Puisqu’on en parle, ça vous dirait de savoir ce que Rouven Mohr, le directeur technique de Lamborghini, en pense ? « Tout a commencé avec le V12. Nous voulions un système hybride qui augmente la perception du V12. Le but était vraiment de conserver l’identité du V12. L’hybridation est là pour vous supporter, pour vous permettre d’aller plus vite et, surtout, pour améliorer le comportement. Vous ne sentirez pas que c’est un hybride. On dirait un V12 simplement plus rapide. Et on dirait aussi qu’elle pèse 150 kg de moins grâce au torque vectoring. Elle est tellement agile et précise… »
Mohr nous a aussi confié que le calibrage a été fait pour… comment dire… offrir plus d’interaction à la limite. « On ne l’a pas appelé drift mode » nous précise-t-il, mais en mode sport, elle permet plus d’angle et plus de glisse.
L’aéro a également été améliorée (+66% d’appui par rapport à l’Aventador), l’ensemble rigidifié, Bridgestone a développé des pneus spécifiques et le freinage est une nouvelle génération de carbone-céramique.
En tout, la Revuelto compte 13 modes de conduite. TREIZE ! Les nouveaux sont Recharge, Hybride, Performance et Città (ville) qui bride la puissance à 180 ch. Mais ça, on le savait aussi déjà…