Comment donner une descendance à la supercar Lambo la plus vendue de tous les temps ? Abandonner son principal argument de vente. La rendre plus confortable. Faire tourner une fois de plus le générateur de nom de taureau de combat.
Ceci, mesdames et messieurs, est la remplaçante de la Huracán : dites bonjour à la Lamborghini Temerario, qui renonce au mythique V10 5,2 l atmosphérique pour le remplacer par –snif – une batterie, trois moteurs électriques et un V8 biturbo, tout en insistant sur les vertus du confort.
Évidemment, le grand patron ne s’inquiète pas de ce revirement. « La Revuelto connaît un grand succès, a déclaré Stephan Winkelmann. « Nous avons pour trois ans de commandes. Le fait que ce soit une hybride rechargeable est très bien accepté. » Il considère cette nouvelle Temerario, qui arrive après l’Urus SE et son V8 hybride, comme « la dernière brique de l’hybridation de la gamme ».
Il comprend la nostalgie du V10, qui remontait à la Gallardo de 2003 (autre best-seller Lamborghini). Alors pourquoi abandonner ce qui constituait l’âme et le meilleur argument des « petites » Lambos, surtout depuis la fin de leur cousine Audi R8 qui leur aurait laissé le champ libre ?
« Nous avons dû décider il y a des années, en partant de rien, de faire quelque chose d’exceptionnel, de complètement nouveau », explique-t-il, en soulignant que les ambitions de la Temerario en matière de puissance n’auraient pas été envisageables avec l’ancien V10 atmo.
Sous le capot de la petite dernière, on trouve donc un nouveau (intégralement nouveau, pas une énième version d’un bloc bien connu de l’empire Volkswagen) V8 4 l biturbo à vilebrequin plat. Qui, selon Lambo, serait aussi un remède miracle à la surdité puisqu’il développe à lui seul 800 ch entre 9 000 et 9 750 tr/min, avec un rupteur à 10 000 tr/min. Dix. Mille. Tours. Minute. Sur un V8 turbocompressé.
Ajoutez ledit V8 aux trois moteurs électriques (un entre le moteur et la boîte double embrayage à huit rapports, deux sur l’essieu avant, alimentés par une batterie lithium-ion de 3,8 kWh) et vous obtenez 920 ch et 800 Nm, à comparer aux 640 ch du V10 atmo dans sa configuration la plus puissante. En même temps, à 1 690 kg, la Temerario a pris presque trois quintaux par rapport à une Huracán Evo… Le 0 à 100 km/h ? 2,7 s. La vitesse maxi ? 343 km/h. Le bruit ? « Colossal », selon Lamborghini, avec une « expérience sensorielle complète » grâce aux vibrations caractéristiques du vilebrequin plat. La marque assure aussi avoir tout fait pour préserver « la linéarité qui a fait la réputation du V10 », tout en exploitant au mieux le punch d’un moteur turbo moderne.
« Nous ne ferons pas de compromis sur la sportivité », affirme Stephan Winkelmann. Pour autant, ne craignez rien pour vos plombages : la Temerario s’annonce plus conciliante au quotidien que ses ancêtres. « L’espace à bord a bien sûr aussi été un axe de travail », rassure le DG, en insistant sur la nouvelle passion de la petite Lambo pour… le confort. Une supercar Lamborghini confortable ? Non mais allô. »[Une supercar] devrait vous mettre à l’aise sur circuit, sans pour autant devenir épuisante quand vous la conduisez en ville ou sur autoroute », estime Winkelmann.
20 % plus rigide, la nouvelle structure tout en aluminium (comme sur la Huracán) promet « un niveau de confort sans précédent », notamment grâce à une meilleure garde au toit. Non seulement pour pouvoir accueillir dignement les conducteurs les plus grands, mais aussi pour laisser la possibilité de porter un casque. Au menu également, un coffre plus vaste (112 l, de quoi emporter une deuxième brosse à dents), des sièges réglables dans tous les sens, chauffants et ventilés (qu’on peut remplacer par des baquets carbone), et une profusion de fibre de carbone, de cuir et de tissu microfibre Corsatex. La planche de bord intègre désormais trois écrans : un de 12,3 pouces pour l’instrumentation, une tablette centrale de 8,4 pouces, et une petite dalle horizontale de 9,1 pouces côté passager.
L’arrivée d’un inédit mode Drift, en plus de Città (100 % électrique, sur les seuls moteurs électriques avant), Strada et Corsa, devraient achever de rassurer ceux qui redoutent que la petite Lambo se soit assagie. Pas sûr en revanche qu’ils soient d’ores et déjà convaincus par le style, qui paraît bien timide sur ces premières photos après vingt ans de Gallardo et de Huracán, sans parler de la récente Revuelto. Comme toujours, on attendra de découvrir la Temerario en chair et en os pour se faire un avis.
Un pack Alleggerita (la voiture verte à l’image) permettra de gagner 25 kg grâce à des jantes et des éléments de carrosserie en carbone, tout en optimisant l’efficience aéro de 62 % (celle-ci progressant déjà de 103 % en configuration standard par rapport à une Huracán Evo).
« La puissance et les chiffres sont une chose, rappelle Winkelmann, mais ce qui compte, c’est l’émotion. » Cela passe aussi par un nom de baptême. « Temerario est le nom d’un taureau qui a combattu en 1875, et il signifie fier, courageux. »
Du courage, la Temerario en aura besoin pour affronter les redoutables Ferrari 296 GTB et McLaren 750S, même avec son tonitruant V8. Il faudra attendre le deuxième semestre 2025 pour organiser le match.
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