C’est en tant que pionnier de l’hybridation que Lexus, en quinze ans, s’est imposée comme une marque premium incontournable. Le concept que vous avez sous les yeux préfigure visuellement et techniquement la phase suivante, l’arrivée d’une famille de modèles 100 % électriques. On retrouvera en effet ce style sur pas moins de 20 nouvelles Lexus d’ici 2025, dont dix voitures électriques.
Il s’appelle LF-Z Electrified et repose sur une toute nouvelle plate-forme. Batterie dans le plancher, un moteur sur chaque essieu, vous commencez à connaître la chanson. Les lignes sont spectaculaires, mais réalistes. On peut en dire autant de la fiche technique, étonnamment précise. Quelque chose nous dit qu’on n’a pas sous les yeux une simple étude de style, mais à peu de chose près un modèle de préproduction sans essuie-glaces.
Lexus annonce une batterie de 90 kWh pour une autonomie de 600 km, soit une efficience prometteuse. Ça ne vient pas de nulle part : en deux millions de voitures hybrides produites depuis 2005, la marque a eu le temps de se faire la main sur les motorisations électriques… Côté charge, Lexus s’en tient à 150 kW.
Les performances, maintenant. La puissance cumulée des deux moteurs électriques s’élève à 544 ch, de quoi passer de 0 à 100 km/h en 3 s tout rond. Les quatre roues motrices sont régies par un système de vectorisation de couple baptisé Direct4. Rien de révolutionnaire à première vue sur une électrique bimoteur surpuissante. En tout cas, Lexus ne s’y attarde pas, se contentant de promettre un véhicule qui « répond fidèlement aux sollicitations du conducteur. » Nous voilà rassurés.
La direction paraît plus innovante. Elle est 100 % électronique, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune liaison mécanique entre le volant et le train avant. En théorie du moins puisqu’on sait qu’Infiniti, précurseur de ce type de direction « by-wire » depuis le début des années 2010, a dû le doubler d’un système mécanique traditionnel en cas de défaillance, conformément à la loi. Ce choix permettra cependant à Lexus de jouer à volonté avec la démultiplication au profit de maniabilité à basse vitesse ou de la stabilité sur autoroute. Et par la même occasion d’affiner encore les réactions des assistances à la conduite, que ce soit en mode autonome ou en plein drift.
Le style est toujours aussi tranchant, avec une réinterprétation intéressante de la calandre des Lexus thermiques et hybrides actuelles. Au lieu de prendre la forme d’une grille comme d’habitude, l’emblématique sablier est plein, et englobe presque toute la face avant. Paradoxalement, il en devient plus subtil, et mieux intégré.
Pour le reste, la routine. Une clé numérique que l’on peut partager avec ses proches via leur smartphone, un affichage tête haute à réalité augmentée, des poignées de portières affleurantes qui sortent toutes seules quand on les touche, un toit en verre photochromique, le b.a.-ba d’un concept de grand SUV coupé premium qui se respecte en 2021. Notez que Lexus ne le définit à aucun moment comme tel, mais avec 4,88 m de long, 1,96 m de large et 1,60 m de haut, les cotes du LF-Z sont quasi identiques à celles d’un Audi e-tron Sportback.
Quand la version de série arrivera sur le marché d’ici quelques années, il aura fort à faire face aux BMW iX et autres Porsche e-Macan, sans parler de tous les SUV électriques déjà en concession. Cette fois, Lexus n’arrive pas en précurseur.
Oui, oui, il y a l’UX300e, une Lexus 100 % électrique déjà commercialisée. Mais c’est une simple variante de l’UX250h, avec une petite batterie qui lui permet à peine de dépasser les 300 km d’autonomie WLTP, sans parler de son coffre de citadine (qu’il partage avec la version hybride). Et son existence est un secret d’initiés. C’est bien pour ça que Lexus a besoin d’un vrai départ dans l’électrique, et ce LF-Z semble avoir toutes les armes pour l’incarner.