Les meilleures James Bond cars, chapitre 3 : la Lotus Esprit

Six voitures, une par époque, une seule gagnante à la fin. Aujourd'hui, on délaisse les Aston Martin pour évoquer la Lotus de Roger Moore

Jason BARLOW • Niels de GEYER
Publié le : 29 septembre 2021

Photos : Mark Riccioni et John Wycherley

Les James Bond sont le reflet de leur époque. Ça vaut pour la géopolitique, mais aussi pour le contexte de votre première rencontre avec 007. Si vous êtes un enfant des années 1970, alors c’était avec Roger Moore et la Lotus Esprit. Elon Musk est tellement fan de cette voiture qu’il a payé presque un million de dollars pour racheter en 2013 l’une de celles qui servaient de doublures. Quand quelqu’un lui demande lors de la grand-messe annuelle de 2019 s’il pourrait envisager de développer une voiture sous-marine, il répond : « C’est amusant que vous posiez la question… on a justement un projet de voiture sous-marine comme celle de L’Espion qui m’aimait. »

Sérieusement, comment ne pas vénérer une voiture dessinée par Giorgietto Giugiaro, conçue par Colin Chapman et transformée en sous-marin par James Bond ? Tout comme des millions d’entre nous ont passé des heures à chercher le petit homme éjecté de leur DB5 jouet, combien de missiles de l’Esprit PPW306R ont dû finir dans un aspirateur à travers le monde ?

Si l’Esprit s’est retrouvée dans L’Espion qui m’aimait, c’est d’abord grâce au culot du directeur des relations presse chez Lotus Don McLauchlan, qui gare un prototype débadgé sur le parking des bureaux de la production à Pinewood en 1976 en espérant piquer leur curiosité. Gagné : une poignée de main plus tard, Lotus alloue au film deux voitures, sept carrosseries, un stock de pièces de rechange et les services du pilote d’essai Roger Becker. McLauchlan estime le coût de l’opération à 17 500 £ de l’époque (environ 123 000 €), une affaire en or. La société Perry Oceanographics, basée en Floride, est chargée de créer l’Esprit sous-marine – surnommée Wet Nellie –, qui utilise quatre turbines électriques pour se mouvoir en avant ou en arrière, alimentées par des batteries logées dans un compartiment étanche. Un système de ballasts permet de se déplacer vers le haut ou vers le bas, tandis que des ailerons articulés stabilisent l’ensemble. Là-dessous, il y a tout le nécessaire pour que l’opérateur – Don Griffin, un ancien Navy Seal – puisse contrôler l’engin, en tenue de plongée sur une plate-forme à l’intérieur.

Conduire une Esprit S1 (terrestre) en 2020 est une révélation. Malgré un modeste 4 cylindres 2 l de 160 ch derrière les appuie-tête, c’est un chef-d’œuvre de finesse et de réactivité. Sa direction et son amortissement sont sublimes, ses changements d’appui dénués de la moindre inertie. Et elle file, avec un son plus charnu que celui de n’importe quel autre 4 cylindres. Il y aura toujours des gens pour chouiner sur les poignées de porte de Morris Marina et les ajustements approximatifs, mais une fois à bord, la sellerie délicieusement seventies et le combiné d’instrumentation incurvé suffisent à donner le sourire. Une auto incroyablement inspirante et visionnaire.

Gadgets : 10/10
Perfs : 7/10
Charme : 7/10
Drift : 8/10
Cascades : 8/10
Popularité : 8/10
Total : 48

Après la DB5 de Sean Connery et la DBS de George Lazenby, rendez-vous cette semaine sur TopGear-magazine.fr pour les voitures de Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig…

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