Grâce à un nouveau mannequin de crash-test, les femmes bientôt mieux protégées en cas d’accident

Depuis toujours, c'est la morphologie masculine qui sert de référence dans les crash-tests. Une équipe d'ingénieurs suédois compte bien y remédier.

La rédaction
Publié le : 4 novembre 2022

Les premiers « dispositifs anthropomorphes d’essai », aka « crash test dummies » remontent aux années 1950. Et aussi étonnant que cela puisse paraître compte tenu des incroyables progrès de la sécurité passive en 70 ans, ils n’ont jamais vraiment pris en compte la morphologie féminine.

Enfin si, mais de façon très approximative. Actuellement, les mannequins représentant les femmes dans les tests de l’EuroNCAP (en Europe) et de la NHTSA (Etats-Unis) sont essentiellement des versions réduites du mannequin masculin « du 95e percentile » (au gabarit plus grand et plus lourd que 95 % des hommes), sachant que les plus petits mannequins adultes sont un masculin du 50e percentile et un féminin du 5e percentile.

Ce dernier fait 1,49 m de haut pour 48 kg et représente les 5 % des femmes américaines les plus menues. En tout cas il les représentait lors de sa conception dans les années 1970… EuroNCAP met le mannequin du 5e percentile dans le siège conducteur pour son crash-test frontal depuis 2015 (mieux vaut tard que jamais), mais toujours sans différencier les résultats par sexe.

Pourtant, des données récentes montrent qu’à impact égal, les femmes ont plus de risques de blessures. En 2019, le Centre de biomécanique appliquée de l’Université de Virginie a publié une étude concluant que lors d’un crash frontal à la même vitesse et de même gravité, les femmes présentaient 73 % plus de risques d’être blessées que les hommes.

Malgré cela, il n’y a toujours pas de mannequin représentant fidèlement une femme adulte moyenne. Mais ça va bientôt changer.

Comme le rapporte la BBC, une équipe d’ingénieurs suédois a développé un mannequin de 1,62 m pour 62 kg, plus représentatif non seulement par son gabarit mais aussi par ses spécificités morphologiques.

À la tête du projet, le Dr Astrid Linder (en photo ci-dessus), directrice de la sécurité routière à l’Institut national suédois de recherche sur la route et les transports. « En représentant la totalité de la population dans l’évaluation de la sécurité, il sera possible d’identifier, lors des tests, les solutions de sécurité les plus performantes sur les voitures, à la fois pour les femmes et pour les hommes », explique-t-elle à Top Gear.

« Actuellement, ce n’est pas possible. On ne peut aujourd’hui le constater qu’à partir des statistiques de blessures, longtemps après la commercialisation des voitures. »

« Les différences principales entre les mannequins féminin et masculin moyens que nous avons conçus (nous avons fait les deux) sont le poids, la taille, la silhouette (torse et bassin) et la rigidité de la colonne vertébrale. »

Vous pouvez constater de visu ci-dessous les différences entre l’ancien et le nouveau mannequin. Ce dernier marquera-t-il un tournant dans l’histoire des crash-tests ? Il appartiendra à ses concepteurs et aux testeurs de le dire, mais on peut l’espérer.

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