Commençons par évacuer le pourquoi : la Bluebird fut la première voiture à être produite sur le site britannique de Sunderland, base arrière de Nissan pour le marché européen qui célèbre aujourd’hui ses 35 ans d’activité.
Dites donc bonjour non pas à la Nissan Bluebird, mais à la Nissan Newbird : une modeste youngtimer dont on a remplacé les entrailles par celles de l’actuelle Leaf électrique. « Ce projet Newbird est un merveilleux hommage à la présence durable d’une production de haute qualité dont Nissan profite au Royaume-Uni depuis plus de trois décennies », a souligné le patron de Nissan UK Andrew Humberstone.
La conversion a été effectuée par le spécialiste du rétrofit Kinghorn Electric Vehicles. Ils ont débarrassé la vénérable Bluebird de son quatre-cylindres essence et de sa boîte, et ont mis à la place un moteur et un inverseur de Leaf sous le capot, ainsi que 40 kWh de batterie répartis entre la baie moteur et le coffre (tout le coffre, mais vous voyagerez léger) pour une meilleure répartition des masses.
Ladite batterie se recharge à 6,6 kW – il ne faut pas être pressé – par une prise située à la place du bouchon de réservoir. Une jauge de batterie a remplacé le plus simplement du monde celle du réservoir sur le tableau de bord. Les freins, l’assistance de direction et le chauffage sont maintenant électriques, et la suspension a été modifiée pour tenir compte du poids des batteries.
En revanche, n’espérez pas surprendre une Tesla Model 3 Performance au feu vert : selon Nissan, cette charmante boîte à savon passe de 0 à 100 km/h en « un peu moins de 15 s », tandis que l’autonomie atteint péniblement 200 km. Là aussi, mieux vaudra avoir un peu de temps devant soi.
Période oblige, Nissan a même pensé au pull moche de Noël. Le centre de design londonien de la marque a ainsi conçu une livrée inspirée des années 1980. « Convertir d’anciens véhicules à l’électricité permet un usage quotidien de ces modèles vintage iconiques, mais ils restent aussi plaisants à conduire, ils sont plus fiables et surtout, ils ne produisent pas d’émissions nocives en roulant », explique George Kinghorn, patron éponyme de l’entreprise de rétrofit.
Pour la petite histoire, il fallait 22 heures pour assembler une Bluebird à Sunderland en 1986. De nos jours, une Leaf sort de la chaîne en tout juste 10 heures.