TopGear magazine #47
Au programme de ce nouveau numéro les 60 ans de Lamborghini, l’histoire la lignée des V12 de Sant'Agata, le MG Cyberster, le nouveau Renault Rafale, l'Abarth 500e etc.
TopGear magazine #47
Édito
La petite famille des producteurs de voitures hautes performances – sportives, supercars, hypercars… et bientôt ultracars, je suppose – tient une place à part dans le monde automobile. Et dans ce petit groupe, une marque aime se faire remarquer plus que les autres. Si Porsche incarne la sportivité au quotidien et Ferrari la sportivité esthétique, une autre marque italienne représente une sportivité plus brutale, plus exubérante, plus scandaleuse. Quand les autres élèvent des chevaux, voire des étalons, chez Lamborghini, on fait dans le taureau. Le taureau de combat ! Dans un dîner de famille, Lamborghini serait ce tonton qui parle fort et qui met un peu mal à l’aise mais qu’on aime bien parce qu’il est attachant et qu’il a toujours des histoires à raconter.
Parce qu’en 60 ans, je vous assure qu’il lui en est arrivé des trucs, à tonton Lambo. Et ça n’a pas été qu’une longue procession de succès coup sur coup. Il y a eu des ratés, des coups de folie, des coups de génie, des excès, des prouesses, des débordements et, parmi tout ça, quelques-unes des voitures les plus belles, les plus sauvages et les plus viscérales de la production automobile mondiale.
D’ailleurs, c’est pour vérifier cette dernière affirmation que Tom Ford a été dépêché spécialement à Sant’Agata Bolognese pour prendre le cerceau de toute la lignée des V12 à moteur central. Oui, je sais, on fait un travail pas facile, bla, bla, blaaaa… Mais je suis certain que, aussi précis, objectif et argumenté que soit le jugement de Tom (p. 44), vous avez déjà votre chouchoute et que vous ne changerez d’avis pour rien au monde. Vous êtes dans votre quarantaine ? Le mur de votre chambre de gosse était probablement tapissé de Countach. Tout comme votre cœur aujourd’hui. Vous vivez vos derniers instants de trentenaire ? Vous êtes “team Diablo”. Pour la génération Z, le choix oscille entre l’Aventador et la Murciélago SV.
Aujourd’hui, avec l’entrée de gré ou de force dans l’ère de l’électrification, Lambo doit à nouveau se réinventer. Et si la Revuelto hybride de 1000 ch est sa façon de tirer un trait sur le V12 atmo, c’est un bel adieu. Sans oublier la cousine psychopathe instable de la famille, la Sterrato qui débute sa vie en Huracán V10 puis mute en un monstre surélevé, une sorte de voiture de rallye ultime dont nous avons rêvé mais que personne n’aurait cru possible.
Et c’est finalement l’essence de Lamborghini. L’art de se faire remarquer. Si ce n’est pas bruyant, rapide et stylé au point d’immobiliser les rues sur son passage, ça n’est pas une Lamborghini. Certes, il y a l’Urus… Mais il a droit à un laissez-passer, il a rempli les caisses pour permettre à Lamborghini de lancer la Revuelto et de préparer la descendance de l’Huracán.
Le vrai test arrivera plus tard, avec l’arrivée de la prochaine Lamborghini GT quatre portes. Faire une voiture électrique rapide, c’est facile. Mais pour lui donner la présence, le caractère et l’émotion que réclame le badge Lamborghini, les p’tits gars de Sant’Agata vont devoir se gratter la tête. Je ne sais pas comment ils vont faire, à coups de tasers dans les poignées de porte peut-être… mais l’histoire nous a montré qu’on peut leur faire confiance, ils trouvent toujours un moyen.
Retrouvez Top Gear magazine sur en kiosque ou sur MonMag.fr.