TopGear magazine #48
Au programme de ce nouveau numéro le Lotus Eletre peut-il mettre à mal la référence Tesla Model X, l'Aston Martin DB12, le concept Porsche Mission X, la BMW M2 face aux Audi RS3 et Porsche 718 Cayman GT4, le nouveau Peugeot 3008, etc.
TopGear magazine #48
Édito
De tous les titres qui ont fait la couverture de Top Gear magazine depuis bientôt 10 ans, « Lotus peut-il battre Tesla » est celui que je n’aurais jamais pensé écrire.
Et pourtant, nous y voilà…
Il serait facile de tomber sur Lotus et de leur reprocher de produire, en Chine, un SUV électrique principalement destiné aux marchés asiatiques et nord-américains. De tourner le dos à l’ADN même de la marque, issu de sportives légères et épurées, dotées d’une maniabilité télépathique, et héritières de décennies de succès en F1.
Mais c’est le sens de l’histoire. Et vous comme moi connaissons la raison d’être de cet Eletre : il va permettre à Lotus de remplir ses caisses, ce qui permettra
à Hethel de continuer de concevoir et produire des sportives comme on les aime. Appelons-ça l’effet Cayenne. Une sorte de trahison pour la bonne cause.
Et puis, ce n’est pas parce que Lotus a mis de côté la règle du « Light is right » pour ce cachalot électrique, qu’ils ne l’ont pas fait profiter de tout leur savoir-faire. Tom Ford a d’ailleurs pu vérifier en Norvège que l’Eletre sait établir une vraie connexion avec son conducteur. Pour peu que le conducteur le remarque.
Car soyons clairs, la grande majorité des clients de l’Eletre seront de nouveaux clients chez Lotus. Ils ne se poseront absolument pas la question de savoir comment il se comporte par rapport à une Elise S1. Et honnêtement, tant mieux ! Donc contentons-nous de voir l’Eletre comme une décision commerciale, probablement nécessaire, et gardons notre enthousiasme pour la prochaine sportive biplace que Hethel produira. C’est plus simple et… le monde actuel nous incite parfois (souvent) à ne pas nous poser trop de questions. Ou des pas trop compliquées.
À l’image de la récente réforme du Code de la route. La formulation des questions, jugée trop complexe, sera simplifiée. Admettons… Pour les questions à réponses multiples, il sera désormais indiqué le nombre de réponses correctes à fournir. À quand l’« appel à un ami » et le « Super moit’ moit’ » ? Sans oublier, comble du modernisme, l’arrivée de photos prises au drone pour permettre de mieux analyser une situation complexe avant de répondre. J’ai hâte de voir IRL (In Real Life, dans la vraie vie, NDLR) un jeune permis planté au milieu d’un carrefour, à attendre que s’affiche sur l’écran de son smartphone une vue aérienne de la situation pour prendre la bonne décision. Une vue qui ne viendra jamais car… nous n’avons pas tous un drone de reconnaissance personnel. Pas encore…
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