TopGear magazine #54

Au programme de ce nouveau numéro l'essai de la Ferrari Dodici Cilindri et on lève le voile sur l’avenir de Ferrari, la Renault 5 E-Tech, l'OVNI McMurtry Spéirling, un road-trip en Dacia Duster, la nouvelle McLaren W1, la Lamborghini Temerario, le Cupra Terramar, etc...

| Publié le : 1 novembre 2024

TopGear magazine #54

Édito

 

Oyez, oyez, braves gens, la révolution est en marche ! La course effrénée à la puissance et l’obsession des chiffres d’accélération qui ont longtemps caractérisé le monde de l’automobile sportive seraient sur le point de toucher à leur fin. Au moins chez Ferrari qui, 12Cilindri à l’appui, prône une approche plus nuancée, axée sur le plaisir de conduite et l’émotion. Rassurez-vous, le V12 sort toujours quelques confortables 830 ch.

Cette évolution, qui en l’occurrence prend les traits d’une GT au museau inspiré de la Daytona, est-elle la pointe de l’iceberg ? Le signe éminemment visible (surtout dans ce jaune moutarde) d’une prise de conscience d’une partie de l’industrie automobile ? Sommes-nous sur le point d’assister enfin à une redécouverte du plaisir de conduire un véhicule équilibré, réactif – donc léger – et capable de procurer des sensations sans pour autant avoir l’impression de pendre son permis à un croc de boucher à chaque sortie ? L’exact opposé, en somme, de ce que nous promettent les voitures électriques, constructeurs chinois en tête. Et si je vous disais que c’est justement aux voitures électriques et aux constructeurs chinois que nous devons ce revirement ? Car Ferrari (et les autres devraient suivre) l’a bien compris. Aujourd’hui, à l’heure de l’électrification, n’importe qui peut pondre une hypercar de 1000 ch aux perfs stratosphériques en 6 mois. Vous en voulez plus ? Pas de souci. 500 ch par roue ? 1000 ? Ok, signez là.

Il faut donc se différencier autrement. Que manque-t-il aux électriques chinoises ? Un patrimoine bien sûr, mais aussi de l’authenticité, et des sensations, une histoire à raconter. Bref, de la passion. Cette transition forcée pourrait donc bien être une opportunité pour les ingénieurs de repenser la conception même de leurs voitures sportives en privilégiant le plaisir aux chiffres, les sensations au chrono. Le meilleur exemple de ce changement de paradigme est probablement… une voiture électrique : la Hyundai Ioniq 5 N, sur laquelle les ingénieurs ont passé des centaines d’heures à trouver comment singer le comportement, et donc les défauts, d’un moteur thermique en ajoutant notamment des ruptures de charge qui, par définition, n’existent pas sur un bloc électrique, quitte à dégrader les performances globales.

Ferrari revient donc au plaisir et, à l’autre bout du spectre, il se pourrait bien que Renault emprunte le même chemin avec  sa Renaulution et son électrique “pour le peuple”, la nouvelle Renault 5 E-Tech. Certes les performances ne sont pas les mêmes, les prestations et les tarifs non plus, mais l’approche est intéressante car, avant d’être une voiture électrique, la R5 est une voiture qui donne furieusement envie. Tant à regarder qu’à rouler, d’ailleurs. Et vous le savez certainement, ça fait 54 numéros de Top Gear magazine que nous tentons de vous vous faire partager notre passion de l’automobile autour d’une chose avant tout : le plaisir de conduire. Ravi que nous soyons sur la même longueur d’onde.