Pagani continue de plancher sur une hypercar électrique, mais reste prudent : ils ne la commercialiseront que si elle peut se conformer à la doctrine maison, qui privilégie la légèreté. Ce qui signifie qu’avec les technologies actuelles, ce n’est pas demain la veille qu’on verra une Pagani à piles.
Christopher Pagani, le fils du fondateur Horacio, a confirmé à TopGear.com que l’équipe y travaille depuis 2018, et qu’il « n’y a pas de raison d’arrêter », malgré la persistance pour l’instant de ce mur technologique. « Notre objectif est de créer quelque chose qui soit léger. Quand on regarde Pagani, on voit que le point commun de toutes les voitures que nous produisons, c’est qu’elles doivent être légères. »
« On doit ressentir quelque chose de spécial en les conduisant. Appelez ça le plaisir si vous voulez. Mais le poids est assurément en tête du cahier des charges. Et aujourd’hui, avec la technologie existante, il est probable que nous ne puissions pas créer la Pagani [électrique] de la façon dont nous voudrions le faire. »
Ce n’est pas pour autant à contrecœur que la marque étudie la question. « Il y a beaucoup de choses incroyables avec lesquelles innover sur une voiture électrique. Et nous n’avons pas peur de l’innovation. »
Depuis ses débuts à la fin des années 1990, Pagani entretient un partenariat fructueux avec Mercedes-AMG. Quand on leur demande s’ils pourraient utiliser l’architecture électrique des Mercedes EQ (batterie, moteurs, etc) Pagani répond : « Nous avons de fréquentes réunions avec Mercedes-Benz et AMG, et nous y réfléchissons. Ils sont notre partenaire officiel actuellement donc quand nous aurons besoin de construire une voiture entièrement électrique, alors nous prendrons la décision finale. »
« Mon père, et globalement tous ceux qui travaillent chez Pagani, ont cette approche selon laquelle si nous nous sentons capables de faire quelque chose, alors nous le ferons en interne. Sinon, nous ne le ferons pas. »
Il rappelle que les V12 actuels ont beau sortir d’une usine AMG, ils sont spécialement conçus pour Pagani. En parlant de V12, il note d’ailleurs que durant le développement de la nouvelle Utopia, seulement le troisième modèle de la marque après les Zonda et Huayra, Mercedes-AMG avait suggéré un V8 hybride. « Disons que nous les avons mis au défi de garder le V12, et qu’ils ont accepté. »
« Combien de temps continuerons-nous à avoir le V12 ? Cela dépend vraiment des évolutions réglementaires. Nous savons qu’en tant que petit constructeur, nous pourrons le garder au moins jusqu’à 2035. Mais nous n’avons pas peur d’envisager un autre moteur à l’avenir. Il faut juste que nous connaissions les règles. »
La transition vers l’électrique constituera-t-elle le défi le plus difficile que la marque ait jamais eu à relever ? « Franchement, non. Nous sommes une marque familiale et nous ne sommes pas sous la pression de nous lancer dans quelque chose si nous ne sommes pas prêts, ou pas 100 % convaincus. »
« Nous avons une feuille de route comprenant de nombreuses voitures mais avec nos volumes de production, nous nous trouvons très bien là où nous sommes. Nous avons toujours gardé des marges de sécurité. Nous ne suivons pas le marché ou la mode. Nous tenons à notre stabilité car nous n’oublions pas que nous avons plus de 200 employés. Nous voulons qu’ils se sentent à l’abri. La décision que nous prenons, nous la prenons ensemble. »