En termes techniques, la nouvelle Porsche 911 GT3 R rennsport (sans majuscule) est améliorée sur tous les plans par rapport à la voiture qui lui sert de base, en commençant par la puissance de son flat 6 et l’aérodynamique.

En termes plus subjectifs, cet engin est… un truc de dingue. Même Porsche, qui n’est pas connu pour son sens de l’hyperbole quand les chiffres suffisent, se laisse  aller à décrire sa dernière création comme étant « probablement la pistarde la plus excitante jamais proposée par Porsche aux collectionneurs ».

Car la 911 GT3 R rennsport sera un plaisir réservé à 77 heureux porschistes triés sur le volet. En échange d’un chèque de 1 046 000 $, ils achèteront non seulement une fiche technique hors norme sur laquelle nous allons revenir, mais aussi un morceau d’histoire, assure Porsche. La rennsport se veut à la nouvelle 992 GT3 R ce que la 935 était à la 991 GT2 RS Clubsport il y a quelques années. Hormis le capot et le toit, tous les panneaux de carrosserie sont inédits.

Un nouveau museau. De nouvelles ailes. Des rétroviseurs-caméras. Un aileron absolument colossal, qui se veut une référence à la 935/77 Brumos engagée aux 24 Heures de Daytona 1978. Les deux haubans centraux évoquent quant à eux la 962, nous dit Porsche. La poupe est largement évidée autour du bandeau de LED, et les ailes XXL renferment de magnifiques jantes BBS 18 pouces de compétition.

C’est justement parce que la GT3 R rennsport n’en fera pas, de compétition, que Porsche a pu se lâcher sur la mécanique. Le flat 6 4,2 l passe de 565 ch maximum sur la GT3 R à 620 ch sur la rennsport. Il rupte toujours à 9 400 tr/min, et il a été optimisé pour tourner à l’éthanol. La puissance passe aux roues arrière via une boîte séquentielle à six rapports directement reprise de la GT3 R mais avec un étagement rallongé sur les derniers rapports au profit de la vitesse de pointe. L’échappement course dépourvu de silencieux promet une « sonorité mécanique extrêmement émotionnelle » (« orgasmique » ne passait pas dans le communiqué de presse).

Porsche indique que le châssis est lui aussi identique à celui de la GT3 R, avec des amortisseurs KW réglables à cinq voies, des doubles triangles à l’avant et du multibras à l’arrière, des freins AP Racing, le tout mis en relation avec l’asphalte par des Michelin sur mesure.

Il n’y a qu’un seul baquet dans le cockpit dépouillé, protégé par « un arceau-cage particulièrement rigide ». Un volant de course, un écran derrière, un panneau de boutons à côté, et roulez jeunesse. In fine, la voiture ne pèse que 1 240 kg. Sept couleurs seront proposées, et trois livrées exclusives dont ce « Rennsport Reunion Design » façon Martini Racing.

C’est la moindre des choses à 1 046 000 $ hors taxe. Mais ensuite, « la nouvelle Porsche 911 GT3 R rennsport offre l’expérience de conduire un 911 de course dans ce qui est probablement sa forme la plus primale », estime Thomas Laudenbach, patron de Porsche Motorsport. « On a la chair de poule rien qu’en la regardant », ajoute-t-il. Subjectivement, on confirme.