Il n’y a pas que les chiffres dans la vie, surtout quand on parle voitures. Mais quand on évoque la Porsche 912, il est tout de même difficile de pas s’y attarder.
La 912, c’est une 911, avec deux cylindres de moins. Avec moins de poids en porte-à-faux arrière, elle est non seulement plus légère mais mieux équilibrée, offrant une meilleure tenue de cap. En tout cas, c’est ce que disent les propriétaires de 912 quand on leur demande pourquoi ils n’ont pas une 911…
Ou plutôt, c’est ce qu’ils disaient. Car la KAMM 912c envoie balader tous les débats habituels sur « la 911 du pauvre ». Elle coûte 300 000 €, affiche la même cylindrée que la 911 originelle avec ses deux litres, et développe une puissance supérieure à celle de n’importe quelle 911 des années 60 si l’on excepte la rarissime 911 R.
Cette dernière faisait 210 ch pour environ 800 kg, soit deux quintaux de moins que la 911 standard de l’époque qui ne passait déjà pas pour obèse. La KAMM 912c, elle, descend à 750 kg grâce de la fibre de carbone un peu partout dehors comme dedans, des vitres en Lexan et des tapis de sol ultralégers. Les 170 ch de son flat 4 2.0 préparé chez les Suisses de JPS Aircooled (le boxer est évidemment refroidi par air) suffisent à lui donner 227 ch par tonne, à bonne distance des 260 d’une 911 R mais loin devant les 130 d’une 911 S contemporaine.
Elle est donc tout aussi véloce et tout aussi chère qu’une 911 de l’époque, sinon plus. Le boxer accroche les 7 200 tr/min et, grâce à un autobloquant ZF, il n’y a pas de déchet. Elle ralentit plus fort grâce à des freins de 964 devant, et des Brembo derrière. Et elle prendra encore de l’avance dans le sinueux avec ses pneus modernes et ses combinés filetés à l’avant.
Et si la meilleure des 911 restomod, c’était cette 912 ?