On ne va pas appeler ça un comeback, parce qu’elle ne revient pas vraiment. Vous la reconnaissez ? C’est une Renault 17. Pas un concept qui s’en inspire, comme par exemple la Peugeot e-Legend qui se voulait un remake de la 504 Coupé, mais un restomod signé par le constructeur lui-même, qui a confié le style au designer Ora Ïto. Ou plutôt un rétrofit, puisque ce coupé des années 1970 devient électrique pour l’occasion, dans le même esprit que la Renault 5 Diamant de Pierre Gonalons (2022) ou que la Twingo de Sabine Marcelis (2023).
Moins connue que sa descendante la Fuego, la Renault 17 s’est tout même vendue à plus de 92 000 exemplaires entre 1971 et 1979. Le Losange étant manifestement en pleine vague nostalgique, il continue de surfer sur son héritage, pour notre plus grand plaisir.
Malgré son allure très techno, il s’agit bien d’un restomod, basé sur la monocoque d’une authentique Renault 17. Le plancher, les portières, les vitrages et même les joints sont ainsi d’origine mais la carrosserie est en carbone, sur des voies élargies de 17 cm (!), encadrées d’ailes carrées et bodybuildées.
Ah oui, le moteur. Non seulement il est électrique mais il fait désormais 270 ch (à comparer aux 108 ch du vaillant 1,6 l de la Renault 17 TS originelle) et il prend place… à l’arrière, alors que le 4 cylindres se trouvait en position longitudinale en porte-à-faux avant. Pourquoi pas… Renault promet une masse de 1 400 kg environ, ce qui laisse présager une batterie de taille modérée. On espère au passage que le vénérable essieu arrière rigide a laissé place à quelque chose de plus moderne.
En accord avec cette nouvelle allure bien plus râblée, la proue et la poupe s’épurent considérablement, mais sans oublier leur inspiration : deux minuscules rectangles de chaque côté en guise d’optiques à l’avant, une fine barre de LED sur toute la largeur à l’arrière, surmontant des boucliers tranchés net. Les ouïes de custode, si typiques, sont toujours là.
L’habitacle reste très années 1970, enfin si les années 1970 avaient eu accès aux technologies du XXIe siècle. Beaucoup de brun, quatre écrans carrés derrière un volant « carrond » à deux branches horizontales, du bois, un écran sur la console centrale pouvant faire office d’horloge pop. Un cendrier et un mégot fumant compléteraient bien l’ambiance. Les sièges « confortables » ont été « redessinés autour de la structure des siège ‘pétales’ d’origine » mais revêtus de laine marron et beige.
« Nous avons téléporté Renault 17 dans son futur en lui appliquant quelques subtiles évolutions qui changent tout, explique Ora Ïto. Nous avions une phrase clé : ‘le détail n’est pas un détail.’ Le tout conserve une certaine ambivalence, car elle se veut aussi ludique que sérieuse. Renault possède une identité forte et ça me plaît. On reconnaît une Renault et ce restomod ne déroge pas à la règle. »
La R17 electric restomod x Ora Ïto sera présentée au cours d’élégance de Chantilly du 12 au 15 septembre puis au Mondial de l’Auto du 14 au 20 octobre. Hélas, Renault est très clair sur le fait que cette « pièce unique […] ne préfigure pas de futur véhicule de série. » Alors que pendant ce temps-là, Hyundai a confirmé plancher sur une N Vision 74 routière…
